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Une Bible qui met le feu à un mythe : à la Libération, la France n’a pas été "épurée".

Nos têtes sont parfois un bric-à-brac digne du vide grenier. Beaucoup d'idées fausses, ou tordues, ou vermoulues. Même pour un homme généreux ou "bien intentionné", la répétition des mensonges à la cadence du langage pic-vert, finissent par nous faire croire (un peu) à trop d'odieuses sottises sur la Résistance, la Libération, l'Epuration. A un moment où le communisme, le progressisme, sont en voie d'interdiction par décret européen, le bouquin d'Annie Lacroix-Riz est une tente à oxygène.

A l’approche de la Toussaint si le Parlement européen ne sait plus quoi faire, ne sachant auxquels de tous ces saints il doit se vouer... si Bruxelles se retrouve donc subitement en état de de crise en thèmes, je lui suggère une urgence. Et je m’étonne, dans la foulée de son vote sur l’interdiction du communisme en Europe, que les frères de Juncker n’y aient pas pensé : il faut interdire l’historienne Annie Lacroix-Riz. La brûler (si possible ailleurs que sur la place du Vieux Marché à Rouen, cité bien assez enfumée).

Lacroix-Riz étant récidiviste, le sursis tombe. Avec elle, inutile de prendre des gants ou des pincettes à foyer : au bûcher ! L’historienne qui fait des histoires. De l’Histoire. Naguère cette ennemie de l’intérieur a déjà révélé que, pendant la Seconde guerre la France a produit du Zyclon B. Le gaz qui a alimenté l’extermination dans les camps de la mort. Ecrire qu’en toute connaissance de cause, avec un génocide au bout de la chimie, que d’aucunes de nos élites industrielles tricolores aient pu prêter la main à Eichmann ne relève-t-il pas d’un délit majeur, celui de l’anti-France ? C’est vous dire si Annie Lacroix-Riz est adorée aux péages du capitalisme, sur les autoroutes du pouvoir. Universitaire mondialement reconnue – mais jamais conviée à s’exprimer – Lacroix-Riz tire son savoir, ses révélations fulgurantes, de sa puissance de travail, de son courage. Et du fait qu’elle dorme dans les cartons de salles d’archives, ce qui lui met les cotes en long, donc plus faciles à lire. Quand un imprudent lui oppose un argument boiteux, le malheureux, par exemple, prend sur la tête l’archive 77554 B, une sorte de kalachnikov du savoir, qui prouve tout le contraire de ce vient d’affirmer le hardi expert. La force de Lacroix-Riz c’est qu’elle n’écrit pas, elle tisse. Collés les uns aux autres les documents reprennent vie et font cracher la vérité à l’Histoire. Quand Annie Lacroix-Riz écrit quelque chose, il ne reste à ses contradicteurs qu’à fermer le cercueil à mensonges. C’est dire si cette statue de la Commandeuse est une emmerdeuse.

De son avant-dernier opus, Industriels et banquiers français sous l’occupation (éditions Armand Colin), je retiens une perle qui me plait beaucoup. Qui montre que les hommes nés dirigeants finissent toujours par diriger. Et survivent à tous les crimes afin de faire tourner le monde comme il leur convient. Le Xerox social, la « reproduction de classe » existe depuis l’invention de l’injustice. Et c’est cette loi fondamentale du capital qui a fait que, même criminel pendant l’occupation, le bien-né retrouvait vite sa splendeur après un petit moment d’ombre. L’anecdote que je retiens dans « Industriels et Banquiers » se rapporte à Pierre Taittinger, patriarche d’une dynastie qui, aujourd’hui garde toutes ses plumes. Taittinger, fondateur de la maison de champagne, président du Conseil de Paris nommé par Pétain, est un homme dont le butin n’est jamais assez lourd. Par la copie d’une lettre, Annie Lacroix- Riz nous montre ce Taittinger, le 3 février 1944, écrivant à son ami Lucien Boué, directeur général de « l’aryanisation des biens juifs ». De la lourdeur de sa plume, ce Taittinger s’en vient pousser les feux sous la fortune de son beau-frère Louis Burnouf. Il tance l’immonde Boué qui, dans l’administration des « biens juifs », n’a pas été assez généreux avec le beauf : « Ce qui lui a été réservé jusqu’ici constitue un ensemble de broutilles, plutôt qu’en occupation sérieuse ». Résumons en 1944, après de multiples demandes du même genre, ce Taittinger, lui-même ou par le biais d’amis, règne sur un vaste ensemble de biens volés aux juifs. Et que croyez-vous qu’il arriva, quand De Gaulle et la IIe DB parvinrent à Paris ? Pas grand-chose. Taittinger, l’admirateur de l’entreprise nazie va passer six mois au placard, être déchu de ses droits civiques et inéligible pendant 5 ans. Champagne !

Ici j’en arrive au nouveau bouquin de Lacroix-Riz : « La Non Epuration » toujours chez le courageux éditeur Armand Colin L’anecdote Taittinger est un bon miroir de l’ouvrage. La descendance Taittinger est toujours aux manettes du capitalisme, aux carrefours du pouvoir, à Sciences-Po par exemple. En 1978, dans un entretien donné à Philippe Ganier-Raymond, Darquier de Pellepoix, le Commissaire aux Affaire Juives, héros non épuré, a déclaré : « Á Auschwitz on n‘a gazé que des poux ». On pourrait paraphraser cette ordure d’hier, cette vieille ordure, et écrire avec les mots du Nouveau Monde : « Á la Libération on n’a épuré que des sans-nom, des gens-qui-n’existaient-pas » et pas grand monde au sein des deux cents familles. L’argument qui veut que le Général ait lui-même prêché pour une épuration épargnant les « d’élites » afin qu’elles structurent l’administration de la République, ne tient pas le coup. La prescription de De Gaulle est marginale. L’épuration n’a pas eu lieu parce que les hommes chargés de juger les collaborateurs étaient leurs cousins, leurs amis de lycée, leurs compagnons de conseils d’administration ou de Cour au tribunal. Des deux côtés de la barre, à quelques égarés près, se trouvaient les mêmes familles, en puzzle. Pas question de se bannir dans l’entre soi alors que les communistes, sortis des maquis avec leurs pistolets-mitrailleurs, étaient prêts, disait-on, à prendre le pouvoir. On retrouvait la consigne d’avant-guerre qui voulait qu’Hitler était préférable au Front Populaire, cette nous avions : « Mieux vaut les bulles de Taittinger que le rouge du PCF ».

Á la Libération si les hommes des maquis ont bien exercé cette forme de justice lapidaire, commencée durant la guérilla de la Résistance, elle fut faible. Le livre la décrit et la rétablit dans son rôle historique. Et opère une démystification salutaire puisque perdure l’idée fausse d’une épuration accomplie comme une « boucherie communiste ». Alors que les FTP, dans l’urgence du coup de commando, n’ont épuré que les traîtres les plus visibles, et accessibles. Vite désarmés en 1944, expédiés sur le champ de bataille en Allemagne, les héros des maquis ont été contraints de céder le nettoyage de la France vert de gris à des gens plus raisonnables qu’eux. L’épuration née dans le maquis a vite cédé la main à des magistrats professionnels, dont Annie Lacroix-Riz dresse un tableau qui donne la nausée. Rappelons-nous qu’en 1940 le juge Paul Didier fut le seul à refuser de prêter le « Serment de fidélité à Pétain ». C’est dire si les épurateurs relevaient, eux-mêmes, des sanctions qu’ils étaient en charge d’appliquer.

Au fil du temps cette épuration en caoutchouc mou a tourné à la mascarade. Pour Annie Lacroix-Riz, se plaindre de cette épuration fantôme n’est pas en appeler aux balles des pelotons, au fil de la guillotine. Une véritable épuration économique aurait été la mesure la plus juste et utile pour le pays. En commençant par la nationalisation de tous les biens, de toutes les fortunes des collaborateurs, parallèlement reclus pour une peine plus ou moins longue. Rien de tout ceci n’a eu lieu et la nationalisation de Renault est un petit arbre masquant l’Amazonie.

Très vite, les réseaux du pouvoir d’avant-guerre, non éradiqués, reprenant force et vigueur, se mettent en marche pour sauver la peau des amis collabos. L’urgence est de gagner du temps : chaque jour les tribunaux montrent une indulgence plus grande que la veille. Jusqu’en 1950, où ces crimes devenus lassants, rengaines, ont été étouffés sous les oreillers de l’histoire. En Corée les communistes montrent qu’ils veulent conquérir le monde. Le temps n’est plus à se chamailler pour des broutilles. Aujourd’hui d’ailleurs, l’Europe vient de nous dire que le communisme et le nazisme sont deux blancs bonnets. Et les épurés de 44-50 font, soixante-dix ans plus tard, figures de victimes ou de sacrés cons.

Le diabolique René Bousquet, l’ami de François Mitterrand, le responsable de la rafle du « Vel’ d’hiv », illustre aussi cette « Non Epuration ». En 1949 il est l’avant dernier français à être traduit en Haute Cour. Une juridiction devenue mondaine, où ne manquent que le porto et les petits fours. Bousquet est jugé pour avoir été présent à Marseille lors du dynamitage du Vieux Port par les nazis. Il est acquitté, juste convaincu « d’indignité nationale » et immédiatement relevé de sa sanction pour « avoir participé de façon active et soutenue à la résistance contre l’occupant ». Pas décoré, le Bousquet, mais le cœur y est. Bousquet va rejoindre la Banque de l’Indochine, financer les activités politiques de Mitterrand, parader à l’administration du journal de Toulouse La Dépêche du midi, et siéger au conseil d’UTA compagnie aérienne présidée par Antoine Veil, le mari de Simone.

Ce fiasco, celui de l’épuration, était programmé puisque le livre de l’historienne nous rapporte que dès l’établissement de son Etat-strapontin à Alger, la France Libre n’a jamais souhaité une purge massive de l’appareil économique, politique et militaire de Vichy. Annie Lacroix-Riz montre aussi que, si des « Commissions d’épuration » furent mises en place, ainsi que cela avait été prévu dès le début de l’occupation au sein de la Résistance, elles furent aussitôt réduites à l’impuissance. Le livre, bien sûr, n’oublie pas d’épingler ces collaborateurs devenus résistants par magie, juste à la vingt-cinquième heure. L’un avait « sauvé un juif », l’autre créé un réseau de résistance dont, hélas, personne n’avait entendu parler. Ainsi pour en revenir au destin exemplaire du sieur Taittinger, lors de l’instruction de son procès, il s’en sort en faisant croire que c’est lui qui a convaincu Otto Abetz de ne pas faire sauter tous les monuments de Paris... En la matière, le laborieux parcours de Mitterrand résistant donne un bel éclairage. La légende d’un Tonton résistant n’est entrée dans les esprits, de force, qu’après que le héros a été élu président. Avec le tapage des affidés, la caution de l’ambigu Frenay et le quitus de l’ami Pierre Péan. La journaliste Georgette Elgey, sur le passé de Mitterrand, veillant à la pureté des archives. Un statut de résistant, c’est aussi du marbre, et ça se sculpte aussi.

Le danger de l’épuration écarté, De Gaulle parti à Colombey, les puissants d’avant-guerre, les fans d’Hitler, se montrent plus à l’aise. Deviennent si puissants que le philosophe et résistant Vladimir Jankélévitch, prévoit qu’il est possible que « demain la Résistance devra se justifier pour avoir résisté ». Inquiétez-vous, nous avançons sur cette trace. Au risque de radoter le texte du Parlement européen qui renvoie dos à dos communisme et nazisme nous rapproche de la prédiction de Jankélévitch. Viendra le jour où les martyrs de Chateaubriant devront être extraits de leur mausolée. Dans un tir d’artillerie préparatoire, un révisionniste nommé Berlière et l’odieux Onfray ont déjà entamé une séance de crachats sur la mémoire de Guy Môquet.

La charge des mots est comme celle des canons des fusils, elle fait peur. Images de femmes tondues, de jeunes gens collés au poteau : pour un amateur d’histoire, même de bonne foi, l’épuration est donc décrite comme « sauvage ». Annie Lacroix-Riz démontre que tout cela est un mythe, et rapporte archives en main, que cela n’a jamais eu lieu, et que des femmes furent tondues pour des faits bien plus graves que celui d’avoir partagé le sommier des Allemands.

D’ailleurs, nous disent les historiens bénis au saint chrême du libéralisme, pourquoi « épurer » puisque la France ne fut pas vraiment collaborationniste. Un minimaliste affirmant sans crainte que seuls agirent en France de 1500 à 2000 « collaborateurs de sang ». Finalement c’est peu pour aider les Allemands à provoquer près de 150 000 morts. Puisqu’en mai 1947 « les pertes humaines » s’élevaient à 30 000 fusillés, 150 000 déportés « morts ou disparus », de 95 000 « déportés politiques » et de 100 000 « déportés raciaux ». Cruelle mathématique qui nous démontre que l’historien qui minore nombre des criminels devrait réviser son Histoire.

Assigner le rôle de la Résistance à l’action d’une troupe de vengeurs, sortis de maquis qui n’existaient pas, ou peu, pour dresser des poteaux d’exécution le jour de la Libération, et manier la tondeuse, est une sale besogne. Pourtant entreprise par quelques historiens sponsorisés qui parlent à la télé. Ces « chercheurs » sont fidèles à leur obsession : l’effacement du CNR, des FTP, de la France-Libre. Pour réécrire l’Histoire et nous convaincre que si nous sommes aujourd’hui libres, nous ne le devons pas à Stalingrad mais exclusivement à l’ami Américain.

Ici relevons une contradiction sortie de boites d’archives qui sont bien entêtées. Si la Résistance n’était rien que du pipi de chat, pourquoi, pendant l’occupation, Londres et Washington se sont-ils ligués pour annihiler la France Libre et De Gaulle ? Pourquoi un complot contre Jean Moulin ? Pourquoi ? Si ses hommes et leurs troupes sont négligeables ? Soudain dans « La Non Epuration » apparaît, sans tapage et avec modestie, un chapitre pourtant considérable. Justement il traite de la trahison faite à Jean Moulin. Des pages passionnantes, haletantes, un peu sacrées. Le travail d’Annie Lacroix-Riz permet enfin de clouer la porte aux fantasmagories envahissantes : René Hardy, l’anticommuniste maladif, a bien vendu Moulin. Mais pourquoi, pour qui ? Pour le compte d’une phalange d’extrême-droite. Un groupe cagoulard, c’est-à-dire à ses industriels et ses banquiers, soucieux d’éviter à la France de demain les dangers d’un régime trop rouge. Celui que Moulin et les FTP auraient pu soutenir.

Vous l’avez compris, une historienne qui écrit la vérité sur tous nos Taittinger, nos Renault, nos Wendel et autre homo-copies doit être karcherisée. La voyez- vous parler de ses recherches dans des médias dont quelques-uns sont encore entre les mains de fils et de filles dont les parents ont eu de la chance entre 40 et 45 ?

Son travail me fait penser à celui de la chercheuse britannique Frances Stonor Saunders. Qui a publié une étude inoxydable et jubilatoire sur le rôle de la CIA comme machine à soutenir, guider, aider, financer des milliers d’artistes et intellectuels européens et américains, avant et après la Seconde guerre. Investissement fou dont le but était de contrer les dangers « de la création soviétique ». Traduit en France et publié par Denoël en 2004, ce livre, Qui mène la danse, est aujourd’hui introuvable. Si rare qu’il coûte plus de 600 euros, d’occasion sur Internet. Pour une fois permettez moi de vous donner un conseil qui sort de mon champ, celui d’un boursier : achetez « La Non Epuration ». Si la politique totalitaire, maintenant en marche, progresse un peu, le bouquin d’Annie Lacroix-Riz se vendra sous le manteau. Et vous le revendrez alors très cher.

Jacques-Marie BOURGET

La « Non Epuration » éditions Armand Colin.

COMMENTAIRES  

28/10/2019 18:30 par Rauch

Marrant la fin de cette article pour attirer le lecteur de amazone ce mouton du capitalisme à croire : que ce livre serait un investissement plus rentable que l’or. Le plaidoyer est salutaire et enthousiaste il donne envie de lire ces vérités sur la fin de la guerre où l’Europe ressemblait plus à l’Irak des Bush père et fils qu’à un joyeux pays épris de liberté je pensais à nos charbonniers de 1948. A quand un plaidoyer contre cette loi Gayssot qui fait passé les apprentis historiens nostalgiques des nazis pour des victimes injustement bâillonnées et les sionistes pour des historiens et les historiens pour des gens condamnables et condamnés. Les lois mémorielles une belle connerie dont le PC aurait pu faire l’économie . Hier le journal télé comparait le score du PC à celui du partie animaliste alors le cauchemar serait maintenant devenu réalité ; je rêve : la bête rouge est à l’agonie. Il manque plus que l’estocade finale des amies de la vierge à la bannière étoilée et du ciel rédempteur... Heureusement internet est là avec quelques bons articles d’extrémistes antisionistes et révisionnistes très dangereux le tout à lire sur ce site http://mai68.org/spip/spip.php?article4974. Le révisionnisme n’est il pas le boulot principale de l’historien ! Attention Mme Lacroix Riz nous risquons à nouveau de monter dans les wagons à bestiaux avec comme chef de train le parti animaliste. La réalité est toujours une question de points de vue au pluriel. Dans l’ère du binaire au 1,0 le zéro multiplie tout pour le grand bonheur du confusionnisme général : Révision=négation, sioniste=sémite, zemmour=historien, BHL=philosophe, finkielkraut=écrivain, Jeff Koons=artiste sculpteur, yannick jadot=écologiste etc et ma sémantique en prend un coup sérieux dans le buffet.

28/10/2019 19:53 par Palamède Singouin

La France n’a pas été apurée...oui, et surtout pas sa police qui continue d’être un état dans l’état.

29/10/2019 06:59 par jean-marie Défossé

Pour information : en 1933 , l’Allemagne légiféra sur l’interdiction d’expériences médicales sur les animaux.

Dix ans plus tard , elle fit les expériences médicales directement sur de nombreux prisonniers(es) concentrationnaires .

A la libération , la plupart de ces "dossiers médicaux" ne furent pas retrouvés ... à moins qu’ils n’aient été récupérés par par quelques nations opportunistes gênées de l’existence et de l’éventuelle divulgation de ces dossiers compromettants .

Rejoignant assez souvent les révélations d’Annie Lacroix-Riz pour laquelle j’ai beaucoup d’admiration pour le sérieux de son immense travail de recherches , je vais m’empresser d’acheter son bouquin.

Oui , je suis également convaincu que l’épuration française ne fut qu’un leurre où ne tombèrent que des lampistes ; simulacre d’épuration surtout destiné à occulter les véritables coupables et chefs d’orchestre de cette guerre infâme.

Faut-il rappeler les Maurice Papon , les Paul Touvier etc (j’en passe et probablement des pires)... qui bénéficièrent de protections hors du commun et hors de tout cadre juridique légitime , protections qui convergent presque toutes vers les épiscopats soit catholiques , soit protestants.

Il est à noter au passage que dans la propagande de Vichy , on peut encore entendre dans certains reportages de l’époque , cette propagande vichyste faire une fixation presque maladive sur la "nécessité" de l’anticommunisme , de l’antisémitisme et de l’anti-franc-maçonnerie , à la limite au-delà des desiderata de l’occupant allemand . Trois cibles (entre autres) fortement indésirables dans les visées suprématistes des hiérarchies religieuses toutes confessions confondues , tout comme l’ensemble des oligarchies (monarchiques , aristocratiques et financières).

Pour conclure et pourtant le sujet pourrait être intarissable tellement il comporte encore de zones d’ombres , comme celle d’un génocide et certainement le plus grand et le plus long à travers l’histoire de ces derniers siècles , je veux parler ICI du génocide largement occulté de tout ce qui s’apparentait au communisme , que ce soit dans les pensées , dans les actes ou dans le militantisme.
Sauf erreur de ma part un des derniers génocides remonte à 1965 , 1966 en Indonésie où 400 à 500 000 indonésiens furent massacrés , ceci sans compter les innombrables prisonniers qui furent emprisonnés et périrent dans les geôles de l’Etat indonésien.

29/10/2019 12:34 par Autrement

Jadis circulait une "bonne blague" concernant l’Union Soviétique : les dissidents, après l’ouverture des archives sous Khrouchtchev, murmuraient : "On ne sait jamais ce que le passé nous réserve...!" Et les foules la reprenaient en chœur.
Mais dans la France d’aujourd’hui, s’il n’y avait pas de grands et irremplaçables éclaireurs comme Annie Lacroix-Riz et quelques autres, le passé continuerait à être si bien maquillé, étouffé et déformé, avec l’aide et le renfort des médias, que personne n’oserait contrevenir aux versions officielles.

Pour détromper la masse de nos concitoyens qui ont cru voter honnête en votant Sarkollande et Macron, on peut leur faire feuilleter aussi un autre livre éclairant : "Histoire secrète du patronat, de 1945 à nos jours", par F. Charpier, M. Orange et E. Seznec. Présentation de la nouvelle édition revue et augmentée (La Découverte 2014) :

Rôle des anciens cadres de Vichy dans la Reconstruction, liens du patronat avec la pègre, financement secret des partis, dessous du paritarisme, caisses noires des syndicats patronaux, légende dorée des entrepreneurs-conquérants etc... . Un demi-siècle de capitalisme français raconté par cinq grands journalistes d’investigation. Ce grand succès de librairie est revu, mis à jour et augmenté à l’occasion de la diffusion sur Arte du documentaire qu’il a inspiré.

Des Trente Glorieuses au capitalisme mondialisé d’aujourd’hui, en passant par le choc pétrolier de 1973, les nationalisations de 1981 et les privatisations de 1986 : derrière ces étapes bien connues de l’histoire récente de l’économie française, s’en cache une autre, plus secrète. Celle des hommes qui ont réellement fait le capitalisme français de l’après-guerre. C’est cette histoire que raconte ce livre : le rôle des anciens cadres de Vichy dans la Reconstruction, les liens du patronat avec le monde de la pègre, le financement secret des partis politiques, les dessous du paritarisme, les caisses noires des syndicats patronaux... Il plonge le lecteur dans les arcanes d’un véritable " système " né dans les années 1950 et toujours actif depuis...

Au gré des révélations qui rythment l’ouvrage, le lecteur découvrira des lobbyistes capables de se tailler des réglementations sur mesure au mépris de la santé des citoyens, un patronat qui a su mobiliser médias et intellectuels pour convertir les élites politiques aux " mérites " de la finance dérégulée. Ou le rôle central de personnages aussi puissants que discrets, au cœur de réseaux politiques et économiques méconnus. Enfin, cette somme remarquablement informée révèle les vraies origines de nombre de grandes fortunes françaises, d’hier et d’aujourd’hui : subventions extorquées à l’État, entreprises publiques bradées, rachats de sociétés dans des conditions obscures, affaires troubles dans la " Françafric " ou dans l’immobilier, montages financiers aux marges de la légalité, fraude fiscale, espionnage, etc. La légende de patrons conquérants, prenant tous les risques pour faire leur fortune à la force du poignet sort sérieusement écornée de ce magistral livre-enquête.

Apparemment, toute la confrérie de nos grands éditocrates, qui ne dédaigne pas de savourer quelques homards en privé, préfère publiquement (déontologie oblige) regarder ailleurs et vilipender la "dictature" de Maduro...

29/10/2019 16:10 par pauvre 2

Annie Lacroix-Riz, grâce à son travail de fourmi fait éclater quelques vérités pas piquées des vers. Imaginons un peu ce que serait ce travail si des centaines de milliers de documents de cette époque n’avaient pas disparu, par hasard, dans un incendie ou été inondés dans les crues de la Seine. Il se trouve que la plupart de ces documents "disparus" se trouvaient dans les commissariats et autres lieux de pouvoir. C’est ballot !

29/10/2019 19:31 par Assimbonanga

En Allemagne post-nazis, c’était gratiné aussi. Fritz Bauer - Un héros allemand (Un film diffusé hier sur Arte). Je suppose qu’on peut aisément en déduire que ce fut pareil dans toute l’Europe. Ces gens n’ont jamais vraiment lâché. Et maintenant, ils reprennent du poil de la bête.
Dans la deuxième moitié de cette vidéo, on voit la droite chilienne rendre honneur à Manu Macron et c’est bien logique.

30/10/2019 09:26 par HUGO

@ Jean Marie Défossé

Je n’aime pas trop dévier du sujet initial, mais puisque vous en parler, soyons précis sur le génocide des communistes Indonésiens, orchestré par Washington !

https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/300915/genocide-indonesien-de-1965-le-massacre-oublie

30/10/2019 11:03 par jean-marie Défossé

@ Hugo
Merci pour ce complément d’informations dont j’avais déjà eu connaissance ; mais peu importe , l’essentiel étant la prise en compte d’un génocide supplémentaire sur cette planète , toujours orchestré par les mêmes salopards , génocides dont il est toujours difficile d’évaluer le nombre exact de victimes (et pour cause !).

La leçon que l’on peut tirer de ce massacre comme de bien d’autres génocides , c’est le terreau très fertile qu’il représente ensuite ,
terreau très fertile laissé à l’ensemble des religions après l’éradication du communisme .

Pour preuve , l’Indonésie et ses 250 millions d’habitants cumule à elle toute seule plus de 90% de "croyants involontaires" , toutes confessions confondues , ceux-ci préférant la soumission et la vie ... plutôt qu’une mort certaine .

Quelle est la crédibilité et la morale d’une telle marche forcée vers une "croyance" imposée , laquelle s’est toujours traduite auparavant par des meurtres de masses afin d’éradiquer la pensée communiste sur le terrain ?

Hormis Staline et ses sbires , Pol Pot et bien d’autres partisans de la duplicité qui firent TOUT ET SON CONTRAIRE pour décrédibiliser et souiller le communisme , ceux qui adhèrent spontanément et sincèrement au communisme sont AVANT TOUT des pacifistes , beaucoup plus soucieux de la préservation de la VIE et du partage des richesses de cette planète , que de
l’éradication d’une idéologie différente à eux-mêmes .

30/10/2019 13:23 par rey

Bon article. Toute l’ œuvre d’ ALR dont j’ ai pu prendre connaissance depuis 2005 est effectivement une tente à oxygène. J’ espère que le GS continuera à nous servir des textes de cette qualité, qui forment un heureux contraste avec ce que nous avons dû subir récemment : .1°) l’ ode de " Mr Mondialisation " à la gloire de Greta Tunberg ( Qui çà ? Greta comment ? ). 2°) l’ invitation (fort divertissante dans un journal en principe anti-impérialiste) à soutenir "nos soldats" en Syrie. 3°) L’ invitation faite par Gérard Noiriel à nous incliner devant Simone Veil (laquelle est à mes yeux une victime du nazisme, certes, mais qui ne pouvait ignorer qu’ en défendant l’ Union Européenne , elle défendait la domination d’ une Allemagne aussi mal dénazifiée que la France était ( et reste ) mal dépétainisée ). Où l’ on découvre que la dénonciation , justifiée mais parfaitement banale, de Zemmour n’ a servi qu’ à introduire une conclusion béatement européiste.

30/10/2019 18:58 par alain harrison

Bonjour Merci de cet article.

Mais résumons symboliquement avec humour (mais réellement sans humour) mais en y regardant de près la source de tous les malheurs humains depuis la nuit des temps (l’hominisation) : le phénomène hu-main (la coupure est exprès) de l’exploitation de l’hom par l’hom (exprès, car nous sommes loin de l’humanité ( les élites barbares), nos élites, en ce moment perpétue ce que nous pouvons appeler Crime contre l’Humanité (notre potentiel d’atteindre notre humanité).
Remettre en route ce petit cartoon génial : https://www.ricochets.cc/Les-patrons-sont-ils-indispensables.html
Ne résume-r-il pas la conclusion du travail immense de Marx ?
N’est-il pas temps de passer à la nouvelle étape de l’Histoire !
La Constituante Citoyenne Souveraine
Le nouveau pacte social aux yeux de notre histoire-préhistoire (le tandem connaissance-ignorance__ et les contre façons citées ci-haut... De la condition humaine : le chapitre 1 du livre de Jean-Marie Abgrall, tous manipulés tous manipulateurs. Ceci est fondamentale....
Le nouveau paradigme économique, l’étape de transition vers la véritable : Liberté, égalité, fraternité (nous avons tous la même origine).

Mais il nous avoir le vue d’ensemble.
Pour s’initier : Crime contre l’Humanité, l’ultime retour des barbares, Par Fethi Gharbi
https://www.mondialisation.ca/lultime-retour-des-barbares/5394869

Seul la vue d’ensemble nous permet d’avoir accès aux tenants et aboutissants, aux causes et aux acteurs des malheurs humains, et le questionnement cohérent aux solutions (synergiques qui ont des effets bénéfiques collatéraux sur l’ensemble).

Le système est un ensemble de rouages, et en examinant, des clones qui se justifient l’un l’autre.....

La vue d’ensemble versus le principe de manipulation-conditionnement.

Répéter un mensonge suffisamment, il deviendra vérité.
Mais, si nous répétons la vérité (preuve à l’appui)........

31/10/2019 10:52 par Danael

Mieux vaut connaître son histoire en effet pour ne pas s’étonner de la présente violence et imposture de l’État actuel au service de la classe dominante. L’historienne Annie Lacroix-Riz nous invite à le comprendre en s’appuyant sur des archives largement ouvertes depuis les années 90 sur cette période de guerre mais dont on ne tient pas du tout compte dans un certain discours officiel qui nous impose un récit mystificateur où les vrais résistants seraient devenus soudain des bourreaux et les collaborateurs des résistants qui ne pouvaient pas faire autrement pour sauver la France et éviter le pire. La classe dominante française a même réussi dernièrement à imposer ses visées impérialistes prétendument salvatrices au Proche-Orient et à intoxiquer une très grande majorité de partis politiques et de médias, même indépendants, comme on a pu hélas le constater concernant la Syrie entre autres exemples.

01/11/2019 18:22 par Marylin

Bonsoir,
On trouve le PDF intégral et en anglais du livre de Frances Stonor Saunders The Cultural Cold War : The CIA and the World of Arts and Letters sur plusieurs sites dont celui-ci https://journals.openedition.org/transatlantica/7373.
Pour la période de l’Occupation on peut se ruer sur le dernier chef-d’oeuvre en trois volumes de Romain Slocombe, L’affaire Léon Sadorski, L’Etoile jaune de l’inspecteur Léon Sadorski et Sadorski et l’ange du Péché (coll. Points Policier).

03/11/2019 13:44 par Agenor

"Le travail d’Annie Lacroix-Riz permet enfin de clouer la porte aux fantasmagories envahissantes : René Hardy, l’anticommuniste maladif, a bien vendu Moulin."
Je n’ai pas encore lu l’ouvrage mais, je suis très interessé de lire ce que Mme Lacroix-Riz apporte en face de l’hypothèse étayée par Christian Simmonet. Cette Hypothèse soutient que Max De Wilde (agent 913) est l’homme qui a debusqué Jean Moulin pour la Gestapo. Un des arguments (parmi d’autres) qui innocenterait Hardy : Lorsque qu’il est interrogé à son arrestation, Hardy ne pouvait pas parler de la rencontre de Caluire, celle-ci n’etant par encore programmée.

03/11/2019 19:02 par alain harrison

Bonjour.

Il est important de sauf garder les documents. J’ai essayer de trouver un livre de Annie Lacroix-Riz. Tien trouver.
Peut-être en bibliothèque ?
Quelles instances pourraient être utiles pour que la population reprenne gout à la vérité historique ?
Bien sûr certains sites....
En tout cas des articles comme celui-ci ou comme Crime contre l’humanité.... ou encore le reportage sur la Fed privatisé un certain Noël sous un certain Président US devrait être republier, c’est une question d’intérêt Publique, encore plus aujourd’hui, vue l’urgence où nous a menés ce système, ses conflits et ses dommages collatéraux, dont certains vont venir dans le temps. Par exemple l’empoisonnement des nappes phréatiques par nos pesticides par infiltration lente versus la répartition des richesses par " la théorie du suintement (c’est pas le bon terme), mais c’est l’idée que se font les riches en remplaçant les états étape par étape, que chaque Crise Financière viennent raffermir et consolider. La Mondialisation est la Voie Royale (globale) et le conditionnement de la pensé unique empêche de concevoir toute alternative (bien que des expertises existent ou en voie de disparition). Comme le manipulateur isole sa victime. Isoler et empêcher, les deux mots importants ici (principe du conditionnement-manipulation).
De la condition humaine. De l’hominisation à l’humanisation (notre potentiel réel ?).

04/11/2019 14:38 par Annie Lacroix-Riz

Mais, cher Monsieur,
Il suffit d’aller chez votre libraire habituel qui, soit vend mes livres, soit vous commandera celui ou ceux que vous souhaitez.
Bien cordialement,
Annie Lacroix-Riz

05/11/2019 18:45 par Professeur Chems Eddine Chitour

Bel article qui se lit d’un trait bien que long.
J’’en suis à rêver à l’ouverture des archives françaises sur la colonisation et sur la guerre d’Algérie. On aura enfin le fin mot de l’affaire de cette tragédie où chaque camp a sa vérité
les Algériens connaissent Papon qui a été préfet à Constantine et qui a fait "du bon boulot" selon l’expression consacrée. Le même Papon décidément stratège et omnipotent, décide d’interdire aux Algériennes et Aux Algériens de sortir le soir ! La nuit du 17 octobre 1961 fut une nuit d’horreur . les "Historiens" s’accordent sur le chiffre de 200 morts des centaines de Blessés. 11.000 arrestations , les Algériens étaient parqués au Vel d’hiv qui a repris du service à cette ’occasion. Les rapatriements de familles entières déracinés de leurs bidonvilles forcés légions. La blague qui circulait : " Il n’y a plus de ratons sous les ponts" donne un aperçu de l’ambiance d’alors.
Pr.C.E. Chitour

09/11/2019 12:02 par Agenor

Bardèche, lettre à François Mauriac :
..."Vous avez procédé de telle manière que vous avez rendu la véritable épuration impossible. Il existait, parmi les gens qui ont été
en contact avec les Allemands, des fripouilles calibrées, des crapules ayant pignon sur rue et panonceaux de crapule à leur porte, des
affairistes prêts à tout, des agents de renseignements et des dénonciateurs soldés, des vendeurs de n’importe quoi à n’importe
quel prix, des pilleurs d’épaves, de gens qui n’avaient rien ou n’étaient rien en 1940 et qui avaient des millions en 1944, et non
seulement des millions, mais des châteaux,des affaires, des paquets d’actions, des valises pleines d’or et par-dessus le tout, un bon
nombre de certificats de résistance. Nous aurions été d’accord avec vous, nous étions d’accord avec vous pour demander des expli-
cations à ces profiteurs de la défaite, mais pour le demander devant des tribunaux réguliers, et au nom des lois existantes, correctement interprétées. Nous n’aurions pas été moins fermes que vous pour demander cette répression, car ces gens nous ont déshonorés tout autant qu’ils vous ont justement dégoûtés."...

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