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Une larme pour Toulouse

Le 21 septembre 2001 l’usine AZF située en périphérie de Toulouse explosait. Bilan : 31 morts, 2 500 blessés (beaucoup par des éclats des vitres qui ont éclaté jusqu’au centre ville), 14 000 personnes sous traitement pour des effets divers, des centaines de logements, des entreprises, piscines, gymnases, salles de concert, lycées touchés ou détruits.

Au terme de deux interminables procès, le directeur de l’usine était condamné en 2012 à 45 000 euros d’amende (plus un an de prison ferme) et Total (la maison-mère) à 225 000 euros.

Le 13 janvier 2015, pendant que la France regardait ailleurs, la Cour de cassation a annulé cette décision.

Il reste donc à trouver un coupable et peut-être à ressusciter la thèse (défendue à l’époque par des médias) d’un attentat par un kamikaze islamiste.

Reiser avait raison : on vit une époque formidable !

Théophraste R. (Docteur en Hémiplégie mentale et compassionnelle).

URL de cette brève 4467
https://www.legrandsoir.info/une-larme-pour-toulouse.html
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Commentaires
14/01/2015 à 08:28 par Palamède Singouin

Faudrait avoir les attendus de la décision de la Cour de Cass’. En matière pénale elle ne juge que sur la forme, si je me souviens bien. Donc un nouveau procès devrait avoir lieu.

#112540 
14/01/2015 à 10:09 legrandsoir

Avec un jugement qui tombera un jour, une année, une décennie ou l’autre.
Si l’on est pressés de payer sa dette à la société il vaut mieux voler une mobylette ou tutoyer un flic : comparution immédiate possible.

#112544 
14/01/2015 à 09:43 par Dwaabala

Docteur, vous devez continuer à vous mobiliser car il va en passer pas mal dans la foulée.

#112541 
14/01/2015 à 10:34 par résistant

« pendant que la France regardait ailleurs »
Ca, c’est la phrase clef. Soyons particulièrement attentif à ce qu’ils font dans notre dos pendant les fêtes, les vancances, les attentats et autres coupes du monde de foot.

Quant à AZF, rien d’étonnant. Vous me pardonnerez une courte anecdote personnelle : J’habitais une commune de 6000 âmes dont la seule industrie était une petite usine de solvants.
Un soir, rentrant chez moi, vers 23 heures, je passe sur le pont enjambant la rivière locale, et je remarque qu’elle est littéralement couverte de mousse blanche sur environ trente centimètres d’épaisseur.
Je cours jusque chez moi pour appeller les pompiers. Ceux-ci ont d’abord cru à un canular et il a fallu toute ma persuasion pour les convaincre de venir voir.
Lorsque enfin ils ont constaté de visu que je ne mentais pas, ils ont appelé le maire et la gendarmerie.
Sur place, la seule explication qui courrait sur toute les lèvres était que la petite usine de solvants, située au bord de la rivière, en amont, avait profité de la nuit pour nettoyer ses cuves et déverser leur merde dans la rivière.
Il n’y a pourtant jamais eu d’enquête.

#112545 
14/01/2015 à 10:38 par Michel Rolland

Non ! Non ! Théophraste,

La compagnie a été accusée injustement. En plus, seuls les gens du peuple ont été touchés par l’accident. Ce serait grave si un des propriétaires avait été touché, autrement... Qu’un homme dévoué aux intérêts de la compagnie soit condamné à 45 000 euros d’amende avec, pire, un an de prison ferme à cet innocent (parce qu’il est vraiment un innocent...) et que les pauvres riches actionnaires de la Total se fassent imposer 225 000 euros pour avoir simplement fait 31 morts, 2 500 blessés et des dommages collatéraux est la pire des injustices. Et les profits de la compagnie, qu’en faites-vous ? Il faut trouver un vrai coupable. Un vrai coupable n’a pas les moyens de se payer les avocats véreux qui sauront le tirer d’affaire. Le balayeur par exemple. Il mérite la peine de mort ! Je vais de ce pas envoyer des fleurs à la compagnie.

Requiem in pace

#112546 
14/01/2015 à 11:19 legrandsoir

Prudence, Michel Rolland ! Nous avons remarqué que, parfois, le bandeau "2ème degré" est utile ici (et ça nous chagrine, d’ailleurs).

#112551 
14/01/2015 à 11:16 par Michel Rolland

S.V.P. : ajouter à mon commentaire :

P.-S. Au Québec, le mot innocent peut prendre un autre sens : Personne crédule, trop naïve. (Sans intelligence...)

#112550 
14/01/2015 à 11:22 legrandsoir

En France aussi (précision pour nos amis du Québec). Et quand on qualifie quelqu’un de "ravi", ça ne signifie pas forcément qu’il est content, mais un peu... innocent.

#112552 
14/01/2015 à 11:45 par Michel Rolland

Aux modérateurs du Grand Soir

Merci pour votre intervention. De tels événements me font réaliser notre impuissance par rapport au capital, d’où mon humour... cinglant.

Michel

#112554 
14/01/2015 à 14:09 par Palamède Singouin

@ LGS

Si l’on est pressés de payer sa dette à la société il vaut mieux voler une mobylette ou tutoyer un flic : comparution immédiate possible.

Certes, mais il est bien connu que les voleurs de mobylette n’ont pas les mêmes équipes d’avocats que Total, Al Capone ou Paul Bismuth.
Il serait toutefois étonnant que l’enquête soit reprise sur la piste "terrorisme". Sauf par la presse, bien entendu. Quoique avec les lois "Valls - Cazeneuve" à venir, on peut s’attendre à tout. Il paraît qu’il y avait dans l’usine un bou...., euh...un français présumé musulman qui avait 2 calbuts et que c’est très, très louche.

#112560 
14/01/2015 à 21:21 par tonkilaron

Bonsoir. Soyons très prudent dans cette affaire : manifestement le dossier d’accusation est vide, et la condamnation est le fait du prince pour donner un os à ronger au bon peuple. J’en veux pour preuve quelques faits que j’ai appris : tout d’abord par un ingénieur chimiste au fait de ces produits : les nitrates ne peuvent pas détonner spontanément même si on les mélange à d’autres produits. Par contre c’est un amplificateur d’explosif très efficace, donc exit la fumeuse théorie d’un pseudo mille feuille de nitrate et de chlorates. Pour avoir passé la nuit qui a suivi l’explosion sur place, en tant que sapeur pompier volontaire, à rabattre les vapeurs d’ammoniac qui se dégageaient de cuves endommagées, il était impossible de déterminer quoique se soit quand à l’origine de l’explosion d’après un officier sapeur pompier responsable des risques chimiques (le tour du cratère était constitué par un merlon de poussière_plus fine que du sable). Quelques années auparavant, j’avais amené en renfort un compresseur, pour remplir des bouteilles d’air, qui servaient aux appareils respiratoires des pompiers de Toulouse. Ils procédaient à l’extinction d’un feu qui consumait un dépôt de nitrate au même hangar. Il n’y avait pas à craindre d’explosion.
Par ailleurs, si l’on veut regarder plus avant, AZF jouxtait l’usine de la SNPE qui fabriquait le carburant pour fusée le plus pur du monde. En outre, Toulouse voisinait avec le fief électoral de Jospin, alors premier ministre, et le gouvernement de l’époque n’était pas très chaud pour suivre aveuglément la politique d’outre atlantique... Eternelle question : à qui profite le crime ?
Pour Résistant : en règle générale, dans le cas d’une pollution de cours d’eau il suffit de remonter à la source pour trouver le pollueur. Si on a un doute, ou si on ne trouve pas, des prélèvements son opérés sur site, et envoyés à des laboratoires compétents qui déterminent l’agent polluant. Quand on a trouvé l’origine , on envoie la petite note à l’indélicat, elle comporte la facture des services de secours, la dépollution du site, et si nécessaire la facture du laboratoire , ça peut monter haut. Maintenant si personne n’a déposé plainte il n’y aura peut-être pas de suites judiciaire. Qui peut déposer plainte ? En premier lieu les victimes physiques s’il y en a, les riverains, les sociétés de pêche, les associations de protection de la nature (mais il faudrait qu’elle s’excitent !!!). Etait-ce le cas pour vous ? Je me garderais bien d’y répondre, il y a tellement d’exceptions en France...
Amicalement. Tonkilaron

#112580 
15/01/2015 à 11:02 par legrandsoir

J’en veux pour preuve quelques faits que j’ai appris : tout d’abord par un ingénieur chimiste au fait de ces produits : les nitrates ne peuvent pas détonner spontanément même si on les mélange à d’autres produits. Par contre c’est un amplificateur d’explosif très efficace,

Regardez comment ces nitrates qui n’explosent pas spontanément ont explosé au cours des décennies passées un peut partout dans le monde, faisant d’innombrables victimes.

Au delà de la querelle d’experts, on trouve de puissantes assurances : si c’est un attentat, elles ne paient rien, si c’est un accident, elles doivent payer.

#112593 
15/01/2015 à 14:43 par Dwaabala

Le nitrate d’ammonium NH4NO3 est un explosif puissant, dont l’intérêt est qu’il est très stable ; c’est pour cela, qu’associé à des hydrocarbures, il a besoin d’être amorcé par un autre explosif. Sa fabrication, sa manutention et son stockage n’en sont pas moins très dangereux.
Il est également employé comme engrais chimique.

#112599 
15/01/2015 à 18:23 par legrandsoir

Un produit moyennement stable :
En 1923, la moitié de la ville tchèque d’Opava est détruite. En 1947 c’est la ville de Texas City qui disparaît en partie et, la même année, un morceau de la rade de Brest. En 1970, quatre-vingts tonnes explosent dans le sud de l’Iran et tuent vingt personnes. Tous les vingt à trente ans, ce produit facétieux explose en quelque coin du globe.

#112603 
15/01/2015 à 22:41 par tonkilaron

Bonsoir. Persiste et signe. Je vous rappelle que le code danger des transports concernant les engrais nitratés est celui concernant un comburant (qui apporte de l’oxygène) mais jamais le code de danger d’explosion. J’ai personnellement manipulé ce type de produit à la tonne quand je travaillais pendant mes vacances scolaires à la ferme voisine, et on ne prenait pas de précautions particulières, pas plus qu’il ne s’en prend aujourd’hui dans les fermes de France et de Navarre. Ce produit ne détonne pas spontanément comme la nitroglycérine, ni par combustion ou par détonateur. Par contre c’est un puissant amplificateur d’explosif (ou d’explosion), et c’est ce qu’il se produit régulièrement : pour produire une explosion il suffit que des poussières et de l’air se retrouvent dans les proportions idéales (voir par exemple les explosions de silos à grains comme à Blaye entre autre). Les lois concernant le stockage du grain sont beaucoup plus draconiennes que celle concernant les entrepôts d’engrais (puisque c’est de ceci qu’il est question). Pour la petite histoire, dans la Résistance, quand les maquisards pouvaient disposer d’engrais il ne se privaient pas de le rajouter à leurs explosifs pour en accroître la puissance... mais c’était rare !).
IL serait intéressant de connaître les résultats d’enquête des différentes explosions d’usine de par le monde, mais je prends le pari qu’à l’origine on a une explosion annexe amplifiées par les modalités de stockage des produits.
Accessoirement, et dans le cadre d’autres métiers, la poussière de bois est un puissant explosif, et quand il y a trop de poussières par rapport à l’air ambiant, le mélange s’enflamme strictement de la même façon que de l’essence, c’est un cas de figure très connu dans les activités du bois, qui justifie l’interdiction de fumer dans ces locaux.
Ceci pour préciser qu’il ne faut pas crier haro sur le baudet trop vite, et regarder attentivement les tenants et les aboutissants de cette affaire. Pour votre gouverne, il n’y avait jamais eu d’accident de ce type dans cette usine, qui travaillait en corrélation avec la poudrerie voisine, et avec une autre usine chimique de l’autre côté de la route. Cette usine avait été créée par la saisie de guerre d’un brevet allemand qui récupérait l’azote de l’air par liquéfaction (ce qui nous a permis de voir des expériences sur le froid intense au lycée). Par contre je me souviens bien des petits matins parfumés à l’ammoniac dans le secteur, ça dégageait les bronches !!! Encore une fois le dossier d’accusation ne repose que sur des hypothèses faisant passer les ouvriers pour des inconscients, alors que se sont eux qui ont fait les premiers gestes pour éviter que cette catastrophe ne soit plus grave encore. Autre chose totalement occulté : une ou deux explosions ? Au vu des destructions il doit y avoir deux explosions, mais le rapport prétend le contraire, en s’appuyant sur quoi ?... (ne parlons pas du procureur, qui sans aller sur le site a affirmé de façon péremptoire le lendemain "Il s’agit indubitablement d’un accident !"). Voilà pour ce soir. Amicalement.

#112611 
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