D’emblée, le candidat socialiste se situe parmi les individualités qui « au lieu de se séparer du peuple, restent avec lui et en lui pour lutter avec lui […] au lieu d’aller mendier je ne sais quelles misérables complaisances auprès du capital soupçonneux ».
Puis, lyrique, il enfonce le clou sur un point précis de son programme : « Les services publics démocratisés peuvent et doivent avoir ce triple effet d’amoindrir la puissance du capitalisme, de donner aux prolétaires plus de garanties et une force plus directe de revendication, et de développer en eux, en retour des garanties conquises, ce zèle du bien public qui est une première forme de la moralité socialiste et la condition même de l’avènement d’un ordre nouveau ».
Enfin, rassembleur, il en appelle aux Français pour qu’ils « défendent vigoureusement les services publics contre les campagnes systématiques de la presse bourgeoise, et contre les déceptions que produit dans la classe ouvrière elle-même une première application maladroite et arrogamment bureaucratique du régime de la nationalisation. Qu’ils ne livrent pas l’État aux oligarchies, mais qu’ils s’efforcent, en élargissant le domaine de l’État, d’accroître leur action dans l’État et sur l’État par le développement de leur organisation syndicale et de leur puissance politique ».
Vérification faite, c’est un autre socialiste, nommé Jaurès qui tint ces propos.
Théophraste R. (Accro de l’émission : « Des paroles, paroles, paroles… »).
PS. « Ces citations sont des extraits d’un article de Jean Jaurès paru dans L’Humanité le 12 février 1911 : « Services publics et classe ouvrière ». Il est vrai que cela date, tandis que le capitalisme est moderne : une idée neuve en Europe, en quelque sorte.