RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

A quoi sert l’ONU ?

L’euphorie de la levée des sanctions contre l’Iran (y compris par les Etats-Unis) n’était pas encore retombée que Washington reconduit de nouvelles rétorsions contre Téhéran liées à son programme balistique et notamment aux essais effectués en octobre et novembre derniers. Comme quoi, « chassez le naturel, il revient au galop ».

Ce que nous retenons en fait est que, après la mise sous tutelle du programme nucléaire iranien, les Etats-Unis veulent dans la foulée interdire toute recherche liée à la défense et à la sécurité de la République islamique. L’Iran menacerait-il la sécurité mondiale plus que ne le font les Etats-Unis et Israël qui échappent à tout contrôle indépendant ? On comprendrait, à la limite, que les Nations unies [nous entendons l’Assemblée générale de l’ONU, représentative de l’ensemble des pays du monde, non pas le Conseil de sécurité sous tutelle des cinq permanents] s’émeuvent d’un possible écart de la part de l’Iran des règles édictées en la matière par l’ONU dans le cadre de la Charte qui régit son fonctionnement.

On ne comprend pas qu’un Etat, aussi puissant soit-il, se substitue à l’institution mondiale et puisse interdire à un autre Etat ce qu’il se permet à profusion. Or, s’il y a bien un pays incontrôlable du point de vue de l’armement - toutes catégories confondues de l’arme conventionnelle aux armes atomiques et spatiales – c’est bien les Etats-Unis auquel vient s’associer... Israël. De fait, les Etats-Unis qui n’adhèrent pas aux principales conventions internationales sur les armes – telles que les armes à sous-munition, les bombes à fragmentation... – et disposent toujours d’un impressionnant arsenal d’armes chimiques et biologiques incitent en revanche les autres Etats à les parapher et/ou à s’en débarrasser.

Aussi, se pose la question devenue nodale : à quoi sert l’ONU ? En effet, à quoi sert l’ONU dont le rôle, pour ne citer que cet exemple, a été marginal dans les négociations avec l’Iran sur son programme nucléaire. Or, l’une des raisons d’être de l’ONU est d’assurer la paix et la sécurité du monde, des pays et de leurs peuples. Lors de la cérémonie de remise du prix Nobel de la paix en 2001, l’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, assurait : « Une instance a été créée – l’Organisation des Nations unies – au sein de laquelle les nations pouvaient oeuvrer ensemble pour affirmer la dignité et la valeur de chaque être humain et assurer la paix et le développement à tous les peuples de la terre. À l’ONU, les États pouvaient s’unir pour renforcer l’Etat de droit, mettre en lumière les besoins des pauvres et tenter d’y répondre, mettre un frein à la brutalité et à l’avidité de l’homme, protéger les ressources naturelles et la beauté de la nature, garantir des droits égaux aux hommes et aux femmes et assurer la sécurité des générations à venir », fin de citation. Certes ! Mais qu’en est-il dans la réalité ? On est loin, très loin, de cette vision idyllique d’un monde gouverné sous le sceau de la dignité et de la valeur humaines. Ce qui se passe en Syrie contredit ces propos marqués par un utopisme béat si l’on excipe du fait que l’ONU, outre d’avoir été incapable de mettre un terme à la spirale meurtrière au pays de Cham [tant en mettant Damas face à ses responsabilités mais aussi – sans doute surtout – en condamnant ceux qui ont armé, financé et incité à la rébellion (les Etats-Unis, l’Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie...] n’a, en fait, aucun pouvoir sur ses pays membres et encore moins sur les cinq permanents du Conseil de sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) pour que son existence ait un sens. La réalité est donc tout autre si l’on infère du fait que l’ONU n’a aucune emprise sur Israël qui échappe à tout contrôle de ses agences spécialisées. L’ONU a ainsi suivi sans précaution ni réserve les maîtres d’oeuvres de la mise au ban des nations de l’Iran soupçonné d’avoir un programme nucléaire militaire, quand est ignoré l’arsenal nucléaire israélien, autrement plus dangereux pour la sécurité et la paix dans le monde.

La même ONU a été bafouée en 2003 – deux ans après la réception par l’ONU du prix Nobel de la paix – par les Etats-Unis qui ont envahi l’Irak, détruit ce pays et fait assassiner son chef d’Etat, ne tenant aucun compte du « niet » du Conseil de sécurité dont ils sont les membres les plus illustres. Aussi, malgré sa légitimité – ne serait-ce que du fait qu’elle représente l’ensemble des Etats du monde – nonobstant sa dimension intrinsèque d’organisation unique dans son genre, l’ONU n’est qu’un géant aux pieds d’argile. Tout le monde voyait dans l’ONU un gouvernement mondial. Il n’en est rien, bien entendu et la réalité est tout autre. Phagocyté par les grandes puissances – le terrorisme qui menace la sécurité du monde est avant tout une des armes de domination et d’hégémonie des Etats-Unis sur le monde – l’ONU n’est actuellement au mieux qu’un exécutant des desiderata des puissants, au pire un paravent pour tout ce qui depuis 1945 avait déstabilisé notre planète.

19 Janvier 2016

»» http://francophone.sahartv.ir/infos/article-i19842-a_quoi_sert_l'...
URL de cet article 29844
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

L’ÉCONOMIE MONDIALE A BOUT DE SOUFFLE L’ultime crise du capitalisme ?
Jean Baumgarten
L’économie mondiale à bout de souffle se consacre à l’analyse de la crise qui traverse le monde et est partie des États-Unis en 2007 : elle est loin d’être terminée et va dans les prochains mois prendre de nouveaux développements. L’auteur commence par épingler les économistes « attitrés » qui se sont trompés et continuent de tromper le monde. Il analyse la longue dépression de 1929 en montrant que la crise actuelle en valeur est largement supérieure, et en utilisant la méthode marxiste il démontre qu’il y a (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Si le Président se présente devant le Peuple drapé dans la bannière étoilée, il gagnera... surtout si l’opposition donne l’impression de brandir le drapeau blanc de la défaite. Le peuple américain ne savait même pas où se trouvait l’île de la Grenade - ce n’avait aucune importance. La raison que nous avons avancée pour l’invasion - protéger les citoyens américains se trouvant sur l’île - était complètement bidon. Mais la réaction du peuple Américain a été comme prévue. Ils n’avaient pas la moindre idée de ce qui se passait, mais ils ont suivi aveuglement le Président et le Drapeau. Ils le font toujours ! ».

Irving Kristol, conseiller présidentiel, en 1986 devant l’American Enterprise Institute

Le 25 octobre 1983, alors que les États-Unis sont encore sous le choc de l’attentat de Beyrouth, Ronald Reagan ordonne l’invasion de la Grenade dans les Caraïbes où le gouvernement de Maurice Bishop a noué des liens avec Cuba. Les États-Unis, qui sont parvenus à faire croire à la communauté internationale que l’île est devenue une base soviétique abritant plus de 200 avions de combat, débarquent sans rencontrer de résistance militaire et installent un protectorat. La manoeuvre permet de redorer le blason de la Maison-Blanche.

Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.