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Journalistes tués : pour RSF les Palestiniens ne comptent pas

Israël commet le plus grand massacre de journalistes du 21ème siècle, Reporters Sans Frontières regarde ailleurs

L’association Reporters Sans Frontières se présente comme une ONG de « défense de la liberté de la presse et la protection des sources des journalistes ». En réalité, c’est un organe de propagande de l’axe du bien, c’est-à-dire des intérêts occidentaux.

C’est ce que démontre un rapport frauduleux qui vient d’être publié par RSF, qui explique qu’en 2023 « 45 journalistes et collaborateurs des médias ont été tués dans le cadre de leurs fonctions », il s’agirait du « plus bas niveau depuis 2002 » ose l’association. Selon RSF, « la baisse du nombre de journalistes tués peut s’expliquer en partie et dans certaines zones par un renforcement de la sécurité des journalistes ».

On croit rêver. Pour écrire cela en plein massacre sur Gaza, alors qu’un État procède à l’élimination systématique des témoins, en particulier des journalistes, il faut avoir un solide sens de l’audace.

Depuis deux mois, l’État israélien procède à des meurtres de journalistes et à des entraves inédites au droit de la presse. Il bombarde un territoire assiégé, empêche les journalistes extérieurs de rentrer à Gaza et cible systématiquement ceux vivant dans l’enclave, les seuls à montrer la réalité de l’horreur qui s’y déroule.

Dès la mi-octobre, une semaine seulement après le début des bombardements, 12 journalistes palestiniens avaient déjà été tués, alors qu’ils portaient des casques et des gilets bleus avec les lettres « PRESSE » parfaitement identifiables. L’armée israélienne avait déjà assassiné plus de journalistes en 7 jours que la guerre en Ukraine en un an et demi !

Deux mois après le début de l’attaque, la Fédération internationale des journalistes – une ONG mondiale représentant 600 000 journalistes dans 146 pays – dénombre 64 journalistes tués par Israël rien qu’à Gaza. Le syndicats des journalistes palestiniens parle lui de plus de 75 journalistes tués et 140 autres blessés à Gaza en deux mois !

Alors comment RSF obtient ces chiffres fantaisistes ? En affirmant qu’ils ont été tués « sans lien évident avec leur métier ». Simple mais efficace : nier les morts. RSF prétend qu’ils auraient été tués en-dehors de leur métier, mais sans aucun élément pour en attester.

En même temps, que pouvait-on attendre d’une prétendue organisation de défense du journalisme qui n’est déjà pas capable de hausser le ton quand des journalistes sont blessés ou arrêtés par la police en France ?

À la tête de RSF, on trouvait jusqu’en 2008 Robert Ménard, aujourd’hui reconverti en politicien fasciste. À présent, c’est Christophe Deloire le boss de l’association. Un proche de Macron, par ailleurs nommé par le gouvernement à la tête des « États généraux de l’information », un gadget inféodé au pouvoir. Christophe Deloire, ancien du journal de droite Le Point, est dénoncé pour sa gestion autoritaire de RSF, marquée par des départs, des licenciements et le mal-être d’une partie de l’effectif. Libération écrit que cet homme a « un pied dans les lieux de pouvoir, l’autre dans les médias ».

Derrière ce gros mensonge à propos des journalistes tués à Gaza, un exemple du racisme et du colonialisme occidental. Une pseudo ONG prétendant défendre les « droits » de la presse déshumanise les vies arabes et palestiniennes. Elles ne comptent pas, ces vies sont exclues des décomptes.

On parle souvent du corporatisme de la presse : les journalistes ont tendance à défendre leurs collègues même quand ils sont en tort, par exemple quand une éditorialiste comme Ruth Elkrief est critiquée.

Mais ce corporatisme ne résiste pas au racisme : quand Israël massacre des journalistes palestiniens par dizaines, les bonnes âmes de RSF regardent ailleurs.

Reporters peut-être, mais certainement pas sans frontières

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