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L’édition 2018 vient de sortir, écrite par un jury masqué, plus proche de Trump et de Gattaz que de la vérité.

Pourquoi et comment le « Classement mondial de la liberté de la presse » de Reporters sans frontières est une farce

Régulièrement, les médias, les partis politiques, les associations de défense des droits de l’homme se réfèrent au « Classement mondial de la liberté de la presse » établi par Reporters sans frontières.
Cette année, le rapport de cette organisation est affecté d’un sous titre : « La haine du journalisme menace les démocraties ». Vous suivez mon regard vers un leader politique français ?

RSF a la prudence de ne pas le nommer pour garder à son rapport bidon un vernis d’impartialité. Mais, le 4 mars 2018, son nouveau patron (Christophe Deloire) avait vivement confié à Jean-Jacques Bourdin ce qu’il pensait de Jean-Luc Mélenchon et de sa « haine des journalistes »

Le rapport 2018 de RSF est agrémenté d’un chapô qui appuie sur cette question : « L’édition 2018 du Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF) témoigne de l’accroissement des sentiments haineux à l’encontre des journalistes. L’hostilité revendiquée envers les médias, encouragée par des responsables politiques et la volonté des régimes autoritaires d’exporter leur vision du journalisme menacent les démocraties ».

Il faut le (re)dire aux organisations qui soutiennent les pays en lutte contre l’impérialisme, à celles qui militent contre les oligarchies, contre le MEDEF, contre les milliardaires qui phagocytent l’information : RSF n’est pas une ONG, mais leur ennemie. Se référer à elle est aussi pertinent que de se référer à un expert (« neutre et spécialiste ») de BFM-TV pour s’informer sur les cheminots.

J’ai publié en 2007 (il y a plus de 10 ans !) une enquête : « La face cachée de Reporters sans frontières. De la CIA aux Faucons du Pentagone  » (Aden Editions). Je sais qu’au moins un homme politique avisé l’a lu puisque, en 2008, lors d’une émission à la radio, Jean-Luc Mélenchon en conseilla la lecture à Jean-Pierre Elkabbach.

A ceux qui n’ont pas suivi son conseil, je propose ici des extraits. On y voit comment ce classement est un enfumage politiquement orienté et indigne d’une vraie ONG.

Chapitre 36. « La liberté de la presse selon le jury masqué »

« Le classement mondial de la liberté de la presse » établi par RSF mérite qu’on s’y arrête. Les philologues en feront un jour l’analyse et démontreront que le titre ronflant dissimule une exécrable pitrerie. Regardons les deux derniers classements (parus en 2006 et 2007).

Pour établir ce classement […] qui insulte la logique, la raison et le lecteur «  Reporters sans frontières a demandé à ses organisations partenaires (14 associations de défense de la liberté d’expression dispersées sur les cinq continents), à son réseau de 130 correspondants, à des journalistes, des chercheurs, des juristes ou des militants des droits de l’homme de répondre à 50 questions permettant d’évaluer la situation de la liberté de la presse dans un pays. » (1).

Des noms ! Des noms ! Si les personnes et les organisations qui ont participé à cette pantalonnade en sont fières, on attend qu’elles le disent, qu’elles sortent de l’ombre où RSF les confine. Qui es-tu, Jury Mondial de la liberté de la presse, donc de la liberté de dire ? Informe-nous de ton identité. Se taire serait mettre en pratique la censure (et l’autocensure) en vous livrant ici à ce que vous combattez ailleurs.

Quelques-uns des « journalistes, chercheurs, militants des droits de l’homme » impliqués se dresseront-ils dignement, arrachant le bâillon pour dire : « J’en suis et voici dans quel journal j’écris, sur quel domaine je cherche, quelle organisation des droits de l’homme m’accueille » ?

Oui, qui sont-ils ? Quelles sont les questions auxquelles ils ont dû répondre ? J’ai directement interrogé RSF et j’ai obtenu la liste des 50 questions ainsi que celle des organisations (aucune française) qui participent à ce classement (après quoi, en 2007 et pour la première fois, RSF publie ces questions sur son site). J’ai par contre essuyé un refus quant aux noms des jurés qui resteront donc inconnus « pour des raisons de sécurité ». Tous menacés, donc ? Aucun Français ?

Par ailleurs, ce classement (mais c’est une constante dans le discours de RSF) décontextualise les problèmes. Or, quel que soit l’amour d’un chef d’Etat pour la liberté de la presse, celle-ci ne peut être la même dans un pays en paix et doté de l’arme nucléaire (comme les USA, la France, etc.) et un pays faible, en guerre, en guerre civile ou menacé par un trop puissant ennemi. On peut déplorer cette réalité, mais ne pas en tenir compte c’est faire le choix de truquer les classements, de favoriser les plus forts. Robert Ménard a expliqué une des raisons pour lesquelles Rony Brauman s’est éloigné de RSF : « [Il] aurait aimé que nous ne nous contentions pas de collecter les faits, mais que nous procédions à une mise en perspective, à une analyse pays par pays. » Idée saugrenue que Ménard évacue : « Je suis un adversaire des « nuances ». Surtout quand elles contrarient un credo politique et pourraient tarir des fontaines généreuses.

Quant aux questions, (sélectionnées pour faire pencher la balance en défaveur des pays victimes de l’insécurité politique, d’agressions, ou rétifs à un ultralibéralisme qui travaille à les dépouiller), aucune ne porte sur le poids de la presse entre les mains des puissances industrielles et financières dans les pays riches, sur l’autocensure et la disparition de quotidiens qui en découlent. Aucune ne prend comme critère le contenu des journaux, la nécessité pour la presse de ne pas mentir ou manipuler.

Exemples  :
 le monopole public de l’information est un critère négatif, mais le monopole privé non. Ainsi, la presse privée qui a prétendu pendant des mois que l’Irak possédait des Armes de Destruction Massive va-t-elle ici gagner un point au détriment de celle qui a soutenu le contraire, si elle appartient à un Etat.
 le thème des journalistes tués avec implication de l’Etat (dont les armées dépendent) n’apparaît que dans un item sur cinquante alors que celui du monopole de l’Etat en compte 4.
 si la présence de milices armées vaut condamnation, aucun item ne fait référence à la présence d’une armée d’occupation qui contrôle la presse.
 la limitation de la mainmise des capitaux étrangers sur la presse d’un pays y est également condamnable (il s’agit là de dénier aux pauvres le droit de ne pas se laisser acheter !).
Et tout à l’avenant.

Il est facile d’imaginer d’autres questionnaires pareillement orientés en fonction du résultat escompté. Supposons, par exemple, que nous voulions faire conclure par un jury que RSF est une ONG détestable qui trompe les citoyens. Le questionnaire ci-dessous fera l’affaire. Surtout s’il est soumis à des personnes anonymes choisies par moi et à des organismes et ONG dont je sais qu’ils fonctionnent autrement que RSF, voire que leur inclination idéologique est à l’opposée de celle de la boutique de Robert Ménard.
Bien choisir les items et les jurés, organiser l’opacité, telle est la règle du classement truqué.

Classement des ONG
Critères pour l’établissement du classement mondial 2007.
1. Part des cotisations des adhérents dans le budget global de l’ONG
2. Part des différentes subventions émanant de ministères du pays siège de l’ONG
3. Nombre de sponsors privés du pays siège
4. Nombre de sponsors privés étrangers.
5. Nombre de sponsors publics étrangers
6. Fonds versés par des organisations étrangères proches de services secrets (ou agissant pour eux).
7. L’ONG est capable de refuser des fonds exigeant une contrepartie politique (Oui/Non).
8. L’ONG est capable d’afficher spontanément les détails des fonds reçus (Oui/Non).
9. Part de ses ressources redistribuées aux personnes qu’elle est censée défendre
10. Transparence quant aux fonds redistribués (Oui/Non).
11. L’ONG affiche les contrats relatifs à la perception des fonds (Oui/Non).
12. L’ONG annonce toutes ses demandes de fonds, même infructueuses (Oui/Non).
13. L’ONG affiche les clauses des demandes de fonds (Oui/Non).
14. L’ONG affiche les salaires des dirigeants (Oui/Non).
15. L’ONG affiche les éléments de train de vie des dirigeants (Oui/Non).
16. L’ONG affiche l’évolution de la fortune des dirigeants depuis leur entrée dans l’ONG (Oui/Non).
17. L’ONG est capable de résister aux dérives mercantiles (Oui/Non).
18. Concordance entre les déclarations publiques et les documents comptables (Oui/Non).
19. Vérifications des comptes par des experts non liés à l’ONG (Oui/Non).
20. L’ONG est capable de refuser des fonds destinés à des actions éloignées de sa mission (Oui/Non).
21. L’ONG reconnaît ses erreurs ou mauvais choix (Oui/Non).
22. Fréquentation par ses dirigeants de membres de services secrets étrangers (Oui/Non).
23. Actions clandestines de l’ONG dans des pays ennemis d’un sponsor étranger (Oui/Non).
24. L’ONG est capable d’établir des bilans exhaustifs, même s’ils dérangent un sponsor (Oui/Non).
25. L’ONG participe à des actions ne relevant pas de sa compétence (Oui/Non).
26. L’ONG participe à des actions visant à renverser un gouvernement (Oui/Non).
27. L’ONG est capable de propager des fausses nouvelles (Oui/Non).
28. L’ONG organise des actions violentes contre l’Office de tourisme d’un pays ciblé (Oui/Non).
29. L’ONG organise des actions violentes contre une ambassade arbitrairement choisie (Oui/Non).
30. L’ONG agit prioritairement contre les pays pauvres (Oui/Non).
31. L’ONG condamne prioritairement les pays pauvres (Oui/Non).
32. L’ONG minimise les exactions de pays sponsors (Oui/Non).
33. L’ONG entretient des relations avec des mouvements extrémistes (Oui/Non).
34. L’ONG est liée à des organismes qu’elle a vocation à critiquer (Oui/Non).
35. Le mode d’élection (ou de reconduction) de son secrétaire général est public (Oui/Non).
36. Nombre d’années pendant lesquelles il peut occuper son poste.
37. Possibilité de mettre effectivement fin à ses fonctions (Oui/Non).
38. L’ONG affiche volontiers le nombre de ses adhérents (Oui/Non).
39. L’ONG affiche son organigramme complet (Oui/Non).
40. L’ONG peut menacer de porter plainte pour étouffer des critiques étayées (Oui/Non).
41. L’ONG tient des discours évolutifs en fonction des interlocuteurs (Oui/Non).
42. L’ONG rend spontanément publics les critères sur lesquels elle fonde ses jugements (Oui/Non).
43. L’ONG est capable de mesurer l’efficacité de son travail d’ONG (Oui/Non).
44. L’ONG favorise sa médiatisation au détriment de sa mission (Oui/Non).
45. L’ONG est capable de vérifier ses sources (Oui/Non).
46. L’ONG est capable d’organiser des rassemblements ne visant pas toujours les mêmes cibles (Oui/Non).
47. L’ONG est capable de dénoncer le pays qui tue le plus de personnes parmi celles qu’elle est chargée de défendre (Oui/Non).
48. L’ONG est capable de renoncer alors aux compliments et aux fonds de ce pays-là (Oui/Non).
49. L’ONG répugne à insulter les personnes qu’elle invite à dialoguer (Oui/Non).
50. L’ONG fustige tous les altermondialistes qui fustigent l’Empire (Oui/Non).

Quel classement serait celui de RSF ?

Conclusion

Chacun s’accordera sur la nécessité d’une ONG qui protégerait les journalistes. RSF occupe ce créneau et bénéficie d’importantes subventions publiques et privées, des aides en nature, qui font sa force. Pourtant, la défense de la liberté des journalistes victimes de l’appropriation de la presse par les puissances d’argent reste à entreprendre par cette ONG, ainsi que celle du droit des citoyens à une information objective et complète. La consubstantialité des intérêts des journalistes et des lecteurs est vitale pour la démocratie. A contrario, leur dissection est mortelle. RSF refuse d’examiner ces questions et participe activement à des opérations partisanes contre les pays du tiers-monde, entretenant un lancinant soupçon : est-elle une fausse ONG française, un instrument d’une politique qui dessert en fin de compte notre pays et les journalistes ?

Quand on voit dans un champ une grande chose blanche, avec des taches noires, avec des cornes, qui mange de l’herbe, qui donne du lait et qui fait MEUUUH, on peut raisonnablement en conclure qu’il s’agit d’une vache. Ajoutons que si un cow-boy traîne dans les parages, lui caresse l’échine et vante ses mérites, la tentation est grande de classer l’animal dans la famille des bovinés, surtout quand on le surprend à brouter son foin au râtelier d’un ranch.

Voici les paravents de la CIA qui alimentent RSF en dollars : la National Endowment for Democracy (NED) via l’United States Agency for International Development (USAID), le Center for a Free Cuba.

Voici deux personnages qui ont occupé des hautes fonctions dans ces deux généreuses officines : l’activiste Otto Reich qui travailla à la direction de la CIA et John Negroponte, ex-ambassadeur en Irak occupé, aujourd’hui patron de l’ensemble des services de renseignements US.

Voici un autre sponsor  : l’Open Society Institute du milliardaire et magnat international de la presse George Soros, ami personnel de Bush, qui s’agite partout où peut être mis en place un gouvernement pro-états-unien.

Voici les fréquentations douteuses, les financements honteux, les hargnes sélectives, les indulgences infondées, les tentatives de dissimulations, les manipulations des chiffres, les vérités évolutives, les mensonges réitérés de RSF, le tout au service d’une cause sans rapport avec les objectifs affichés.

Observons son ardeur au travail contre les pays pauvres que l’Empire veut soumettre et son silence sur les effets de la financiarisation de la presse dans les pays riches.

Notons sa mansuétude envers les « bavures » de l’US Army, ses « oublis » dans la comptabilisation de journalistes qui en sont victimes et posons la dernière pièce : le clin d’œil appuyé de Colin Powell à cette ONG (et à elle seule) dans un volumineux rapport qui détaille les modalités prévisionnelles de gestion, sous protectorat US, d’un pays d’Amérique latine prioritairement ciblé par RSF.

Alors, association humanitaire ou bras médiatique européen de la CIA et des faucons du Pentagone ?

Au lecteur de dire si le puzzle ici assemblé fait MEUUUH ! , s’il lui semble que RSF est une officine trop proche de la CIA et si elle pourrait être poursuivie pour abus de confiance.

Cependant, il serait probablement injuste de mettre dans le même sac l’ensemble des personnes qui travaillent à (ou pour) RSF. Tout indique au contraire que son évolution perverse est le fait d’un petit nombre. On a vu, dans le passé, des départs et des démissions, significatives d’une absence de monolithisme de cette association.

De plus, il s’agit plus ici d’analyser, d’appeler au ressaisissement, que de casser l’outil. L’existence d’une association internationale qui défendrait les journalistes partout (partout !), quelles que soient les atteintes faites, non pas à leur droit d’expression, lequel inclus le droit de mentir impudemment, mais à leur droit de dire la vérité, quels que soient ceux qui attentent à ce droit, est nécessaire. RSF jouera-t-elle enfin ce rôle ou, choisissant la fuite en avant, éclaboussée chaque jour davantage par des révélations, minée par la défiance, abandonnée par la profession, subira-t-elle le sort d’autres associations terrassées par des scandales qui ont entraîné la déshérence du public dessillé et des riches donateurs soucieux de leur image de marque ?
Fin de l’extrait.

De grâce, qu’on cesse de se référer à cette bouffonnerie qu’est le « Classement mondial de la liberté de la presse » par RSF. Cessons de le citer et, de facto, de crédibiliser cette fausse ONG qui est une arme utile au patronat, à ses médias, à la droite, au gouvernement.

Maxime VIVAS

(1) Pour son classement 2018, RSF donne la méthode suivante, sibylline et opaque : « Les indices globaux et régionaux sont calculés à partir des scores obtenus par les différents pays. Ces scores sont eux-mêmes établis à partir d’un questionnaire proposé en vingt langues à des experts du monde entier, doublé d’une analyse qualitative ». Nous n’en saurons pas plus !

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COMMENTAIRES  

26/04/2018 07:50 par irae

Comme le classement pisa, comme tous les classements qui comparant des pommes et des bananes et sujets à d’habiles manipulations n’ont aucun sens, sauf à servir d’argument pour imposer en leur nom les pires politiques.

26/04/2018 08:21 par franck-y

J’avais beaucoup lu sur LGS des explications sur RSF. Aussi, en tant que socio du Média, je m’étais permis de leur faire la remarque qu’ils ne devraient pas citer RSF (je crois que j’avais mis un lien vers LGS). Ils ont aussi cédés aux sirènes de l’immédiateté (drogués à l’AFP), Venezuela, Syrie, heureusement corrigés par Lemoine et El-Khal, mais ça a continué avec Tolbiac ! Putain de bordel de zut ! Ils ne pourraient pas se faire une revue de presse chaque matin, lire LGS, Investig’Action, consortiumnews, ou toute autre langue/écriture intéressante.
Je me suis permis de poster le lien de votre texte sur le Discord Média, malgré tout çà, je suis sûr que beaucoup de nos petites sœurs et de nos petits frères s’y trouvent.

26/04/2018 10:18 par JM Bourget

Bravo pour ce parfait démontage du kit RSF. J ai combattu Ménard quand il était patron de ce machin. Deloire, lui, s en est allé faire la quête auprès de Bongo... c’ est dire la conscience.
Journaliste j ai lors d un reportage, reçu la balle d un M16 israélien dans le poumon.... Pas de RSF pour m aider dans mon combat judiciaire. RSF c est le nom d un vent qui nait à Washington.

26/04/2018 10:26 par JM Bourget

J oubliais, en ce qui concerne Israël et la démocratie, le type de classement inventé par Ménard : tous les crimes commis dans les territoires occupés et occupation elle même comptent pour zéro... ce sui fait qu Israël est une immense et exemplaire démocratie.

26/04/2018 10:28 par robin

On peut constater facilement années après années, mois après mois, que les médias sont à peu près uniformément atlantistes, ultralibéraux, sionistes et européistes ou alors idiots utiles des premiers, quasiment toujours pour le plus fort contre le plus faible dans à peu près tous les domaines.
Par ailleurs quand on voit par exemple la vente caricaturale de Macron à la population Française, ou dans un autre domaine le complotisme anti-russe hystérique, ou que sais-je encore on prend vite conscience que les journaleux ne sont plus des rapporteurs objectifs des faits, mais des chargés de com des pouvoirs en place puis des lobbies par ordre décroissant de puissance. Comment aimer ce que sont devenus les médias ? Je vous renvoie à cette citation d’un journaliste en 1880 qui pourtant n’a pas pris une ride, bien au contraire : http://libertescheries.blogspot.fr/2013/01/la-citation-du-jour-john-swinton-et-la.html

26/04/2018 10:39 par Assimbonanga

Classement mondial de la liberté de la presse » par RSF que France Inter a aussitôt repris sans oublier de pointer d’un doigt dénonciateur "la haine" de Mélenchon pour les journalistes. Peuple de France, te voilà prévenu : Mélenchon est un dictateur. Circulez !
(Pourquoi Jean-Luc a-t-il cru bon d’écrire une telle phrase sur son blog ? Ça, c’est la question subsidiaire...)

26/04/2018 10:51 par Maxime Vivas

Pourquoi Jean-Luc a-t-il cru bon d’écrire une telle phrase sur son blog ?

Quelle phrase ?

26/04/2018 10:50 par Maxime Vivas

@ Franck-y
Merci de votre aide précieuse. On a un pb avec le Média, dont on a fait la pub avant même sa naissance, à qui on a proposé notre aide, qui nous a mal reçus et même, selon le cri de Gérard Miller, qui nous emmerde.
Les rapports du GS avec Le Média sont donc désormais réduits à une vigilance critique. Mais nous ne le laisserons pas (re)dire des contre-vérités sur les pays du tiers monde en lutte contre l’empire.
LGS est pour la coexistence pacifique, rien de plus, rien de moins.
Personnellement, je suis socio, mais j’use de mon droit d’intervention interne avec prudence et parcimonie, pour apporter des éléments d’information sur des sujets d’actualité, mais sans émettre un quelconque avis relatif au Média lui-même.
Maxime Vivas

26/04/2018 11:12 par Palamède Singouin

France Inter a repris le classement de RSF ? Il n’est pourtant pas particulièrement brillant pour la France, même si, paraît-il, la liberté de la presse y aurait un peu progressé depuis 1 an.
Tant qu’on y est, une question : faut-il accorder à l’indice de démocratie de "The Economist" plus de crédit qu’à celui de RSF ? Là encore la France apparaît comme un des pays occidentaux les moins démocratiques. Est-ce vraiment faux ?

26/04/2018 11:58 par Assimbonanga

@Maxime Vivas. Cette phrase : "Si la haine des médias et de ceux qui les animent est juste et saine, elle ne doit pas nous empêcher de réfléchir et de penser notre rapport à eux comme une question qui doit se traiter rationnellement dans les termes d’un combat. "
Source : https://melenchon.fr/2018/02/26/la-semaine-ou-macron-devisse-bain-de-boue-pour-tous/ Titre du billet de Jean-Luc sur son blog : La semaine où Macron dévisse : bain de boue pour tous . Date : 26 février 2018.

26/04/2018 12:36 par Maxime Vivas

Merci Assimbonanga
Je voulais la phrase non tronquée. Et je l’approuve. Un jour, peut-être, je raconterai les entourloupes incroyables que j’ai subies de la part des médias. J’hésite de crainte d’être mal compris : il est amer, il geint, il en rajoute, il veut se faire plaindre...
Un jour viendra...

26/04/2018 12:17 par franck-y

@Maxime VIVAS
Et comme je vous comprends. Et je ne les lâche pas, car ils pourraient être importants comme média couvrant le joli mois de mai. Mais alors... Ils déconnent !

26/04/2018 13:33 par irae

« Pourquoi Jean-Luc a-t-il cru bon d’écrire une telle phrase sur son blog ? »

Phrase immédiatement tronquée et utilisée par les merdiacrates en leur faveur. Les mêmes à qui T. Guénolé a du livrer une explication de texte pour les nuls et les mal-comprenants (euphémisme destiné aux pudiques gazelles effarouchées de la merdiacratie) sur le site eFI.

A ce sujet petit retour sur les cucuteries des decodex et autres diseurs de vérité divine. Attaquer JLM pour une erreur de chiffres (houhou le nul) permet de reléguer au second plan voire même de faire disparaître des esprits l’idée de fond, type millards d’évasion et fraude fiscale ou nombre de sdf par exemple.

Même procédé relatif aux journaleux sur cette question qui relevait une haine croissante des citoyens à l’égard de cette caste aux prétentions élitistes qui a pour conséquence de venir gonfler les rangs de l’extrême droite.

26/04/2018 14:30 par Assimbonanga

"Si la haine des médias et de ceux qui les animent est juste et saine, elle ne doit pas nous empêcher de réfléchir et de penser notre rapport à eux comme une question qui doit se traiter rationnellement dans les termes d’un combat. "
Le problème de cette phrase c’est que nous pouvons la comprendre entre nous. Et nous en sommes tous d’accord. Et nous savons pourquoi. Sauf que Jean-Luc se présente comme présidentiable et que, le cas échéant, il devrait être président de tous les Français. Du coup, la formule est trop "violente" (comme ils disent). La haine chez nous ne se traduit pas de la même manière que chez d’autres. Nous avons notre éducation de non-violence qui limite notre violence à nos paroles, mais nos actes restent pacifiques, sans volonté meurtrière.
D’autres pourraient les prendre au pied de la lettre... Et quant aux journaleux , hé bien, ils n’allaient pas se gêner pour la retourner contre nous ! Sans que cela ne leur inspire le moindre examen de conscience !

26/04/2018 16:00 par Maxime Vivas

@ Assimbonanga
Je comprends votre raisonnement. En même temps (sic) je vois bien que si JLM ne menait pas depuis des années une lutte (que les autres ne mènent pas : ni le PCF, ni le NPA...) contre les médias vendus (pas contre les journalistes en général) il aurait disparu des écrans (comme Pierre Laurent). Les médias sont un clan ennemi. La haine contre les médias est moins grande que la haine des médias envers ceux qui avancent des opinions politiques (voyez le Mélenchon-bashing, voyez Coquerel entarté, voyez le courrier des lecteurs des sites des "grands" médias...).
Cette haine des journaleux (on en trouve aussi sur le Net) contre les politiques hérétiques s’étend aux confrères qui ne sont pas inscrits dans le moule de la pensée unique. Viktor Dedaj et moi avons été carrément invités à ne plus participer à des manifs car des coups de manches de pioche nous y attendent. Un café citoyen où Viktor devait faire un débat (sur les médias !) a décommandé devant les menaces fortes à son encontre. Je ne reviens pas sur les saloperies de Charlie Hebdo contre nous deux.
Ni la FI, ni LGS n’appellent à agresser des journalistes. Mais voici venue la saison du pas de cadeau en réplique. Et j’ai comme du mal à les aimer et à réprimer mon mépris envers certains, qu’ils soient des médias mainstream ou des médias Internet (ah ! Rue89, Article 11, Rebellyon... ! ). Cela dit, au-delà de la colère, du mépris, c’est surtout un combat politique. Nous essayons de le mener avec sang froid. Et sans mollesse.

26/04/2018 16:58 par pierreauguste

Cet article et cette mise au point sont essentiels et importants à diffuser,mais ,désolé ,font juste sourire" les chiens de garde" .La peur et parfois le désespoir sont toujours dans le camp des pauvres et des exclus ,pas dans le microcosme de l’homme à la blanche chemise qui parade face à des étudiants ricains acquis depuis la naissance à ses idées.Et la médiacratie jubile sur tout les plateaux télé de façon immonde et sans retenue.N’épiloguons pas,ce n’est pas non plus nécessaire,nous savons...
Je suis trop loin de Paris pour participer à la manif de "fakir" mais je propose de défiler avec les photos de quelques valets télévisuels sur de grandes pancartes, avec pour commentaires :"Ceux ci sont les suceurs de Macron.Sachez que nous ne vous oublierons pas".....ou avec tout autre commentaire afin que la peur change de camp....

26/04/2018 19:58 par leon

Faire un article pour prendre la défense d’une bêtise dite dans la colère, il ne devrait pas trop se plaindre, sa personne et ses affidés sont régulièrement invités par les médias qu’il dénonce, d’ailleurs il n’existe que par les médias, mais quel ingrat ce Mélenchon

26/04/2018 20:02 par irae

Sauf que Jean-Luc se présente comme président

Moui alors question violence verbale si cela avait du être un frein à l’élection, le roi de l’insulte arrogante qui dort à l’Elysée n’aurait pas du, selon ce raisonnement, passer le 1er tour au lieu de quoi il a même raflé la mise aux législatives. Il faut reconnaître qu’il y a des benêts de votants qui, dans une forme inconsciente ou assumée de masochisme, aiment que dis-je adooooorent être maltraités et méprisés. J’ai des noms !
Il y a bien d’autres paramètres à prendre compte, type battage de presse bien avant la présidentielle (dès 2016 une journée spéciale "le prince" quitte bercy sous les caméras avec commentariat en extase pendant plusieurs jours, sa vie avec bribri et ses débuts "maladroits" "involontaires" avec la presse pour ne rien dire de la non publication de la liste de ses (commanditaires) trop généreux donateurs.

Bref quand on dispose d’énormes moyens financiers et merdiatiques on peut envoyer des bras d’honneur aux gueux avec absolution merdiatique immédiate.

26/04/2018 20:18 par irae

D’autres pourraient les prendre au pied de la lettre..

.

En attendant, qui critique les déclarations anti-immigrés, anti-étudiants, anti-fonctionnaires, anti-ouvriers, du gouvernement qui nous valent la création de milices de facistes encagoulés qui non seulement le prennent au pied de la lettre mais de plus font l’objet d’une grande mansuétude de sa part. Sûrement pas la médiacratie dominante dont il convient éviter d’accepter, de reprendre et de diffuser les arguments qui comme c’est étrange s’appliquent systématiquement aux uns mais jamais aux autres.

26/04/2018 20:18 par Xiao Pignouf

RSF c est le nom d un vent qui nait à Washington

Comme quoi un pet lâché à Washington remugle sec jusqu’ici. Et Trump, roi des instruments à vent, qui préside cet aréopage d’aérophages !

26/04/2018 21:20 par Danael

Excellent article qui montre bien comment ce classement mondial de la liberté de la presse correspond, en fait, au classement mondial de la désinformation et de l’intox bien payées, voulues et utilisées comme une arme de destruction massive des revendications et des droits des peuples. Bien d’accord avec vous Max Vivas : il y a plus de haine de la part des médias dominants vis à vis de l’actuel mouvement social et de ceux qui ne sont pas dans leur moule que l’inverse.

26/04/2018 22:48 par Danael

Je voulais dire Maxime Vivas. Mille excuses.

27/04/2018 18:24 par Autrement

Comment on fabrique un "complotiste" :
"Si la haine des médias et de ceux qui les animent est juste et saine"... :

"Le documentaire « Complotisme, les alibis de la terreur » de George Benayoun et Rudy Reichstadt diffusé par France 3 le 23 janvier calomnie Michel Collon en tronquant une citation prononcée en conférence, en lui faisant dire le contraire de ce qu’il pense. A ce jour, France 3 refuse toujours un droit de réponse contre ces calomnies. Cette attaque grave vise à discréditer et détruire le collectif de jeunes journalistes d’Investig’Action. Michel Collon va déposer plainte contre Reichstadt, Benayoun et la directrice de France Télévisions Delphine Ernotte."

"...elle ne doit pas nous empêcher de réfléchir et de penser notre rapport à eux comme une question qui doit se traiter rationnellement dans les termes d’un combat." Leçon de choses par l’ami Michel Collon :
https://www.investigaction.net/fr/calomnies-sur-france-3-michel-collon-reclame-un-droit-de-reponse/

27/04/2018 22:32 par Feufollet

Quiconque se livre au sport intellectuel devrait lire ce texte
C’est dans le haut niveau de la performance sportive
C’est dommage que le ring médiatique n’invite pas son auteur
Dans le combat des idées et des savoirs
Sinon, cet exercice sportif reste nécessaire pour la santé mentale du public
Pour le développement de son élasticité mental
Exercice à pratiquer, si possible, au moins une fois par jour

27/04/2018 23:40 par Assimbonanga

Merci à Maxime Vivas pour l’échange. Je crois que nous avions tous en tête cette déclaration de Jean-Luc, non ?
Au fait ! Si la haine des médias et de ceux qui les animent est juste et saine, elle ne doit pas nous empêcher de réfléchir et de penser notre rapport à eux comme une question qui doit se traiter rationnellement dans les termes d’un combat. " Finalement, la partie tronquée n’est guère plus adoucissante pour la caste des journaleux ! Ces petits péteux, toute manière, devraient se poser quelques questions sur certains de la profession qui ne sont guère reluisants. Et ils devraient aussi accepter la critique, parfois. Se croient-ils parfaits et infaillibles ?

28/04/2018 11:29 par Dominique

J’avais 10 ans en mai 68 et l’attitude des médias m’avait consterné et révolté. Ils ne reprenaient que la propagande répressive du régime français. Avec une seule exception France Inter qui s’était donné la peine de faire son travail et donc de descendre dans la rue demander aux manifestants ce qu’ils faisaient là et ce qu’ils voulaient. Depuis France Inter s’est rangé au diapason des autres médias mainstream. Ceci pour dire qu’il y a longtemps que je ne me fais plus d’illusions sur ces médias.

Depuis j’ai aussi compris qu’il faut ajouter l’élément propagande de guerre. Des pays comme la France, les USA et l’Angleterre sont en guerre perpétuelle contre le reste de la planète, guerres décidées par le 1% du 1%, guerres dans lesquelles les peuples trinquent. Or dans une guerre les médias ne servent pas à dire la vérité mais à servir la propagande aux masses. Même un fou furieux comme Hitler l’avait compris et il le décrit très bien dans Mein kampf.

En plus des guerres impérialistes, l’offensive tout azimut du moins de 1% contre tous les peuples du monde s’apparente de plus en plus à une guerre civile mondiale. On fait croire aux français (liste non exhaustive) que celui qui quitte son pays pour payer moins d’impôts est respectable et que celui qui quitte la Syrie (liste non exhaustive) pour échapper à la mort est une profiteur, que le problème n’est pas la guerre, les cadeaux fiscaux faits au riches et les coupes dans les budgets sociaux et de l’éducation mais les pauvres, surtout quand ceux-ci sont chômeurs, sortis des statistiques ou pire étrangers ou zadistes.

Tous ceci implique que les médias mainstream ne sont que les chargés de propagande du moins de 1%, que tout ce qu’ils disent ou montrent s’inscrit dans ce contexte et qu’il faut surtout rien espérer d’autre de leur part.

28/04/2018 14:45 par Assimbonanga

Un truc à observer chez les médias en ce moment : ils font mine de croire que "le dictateur" de Corée du nord, Kim jung un, veut se dénucléariser. Du moins, c’est ce que les animateurs de plateaux de télé et radio laissent entendre aux auditeurs. Pourtant, il paraît plus logique que "le dictateur" de Corée du Nord propose de dénucléariser de conserve, toutes nations confondues, sur un pied d’égalité. Non ? Et que, du coup, il n’aura pas besoin de le faire puisque les USA n’accepteront jamais !
Non, mais, lorsque cela arrivera, les journaleux diront "vous voyez, "le dictateur" a menti, il n’avait pas l’intention de se dénucléariser". Ach. Ces petits journaleux, quels trouducs ! Ils m’énervent.

28/04/2018 14:50 par Assimbonanga

@Dominique. Il m’en aura fallu du temps mais je me désintéresse de plus en plus de France Inter, y compris de ses humoristes pseudo de gauche. Leur frivolité et leur légèreté dans leur déclarations moralisatrices m’insupportent de plus en plus. Il faut dire que j’écoute désormais radio klaxon. Et on ne peut plus être comme avant, passé certaines limites ! ;))

28/04/2018 20:15 par mediacideur

Concernant France Enter(re) ça fait quand même un bail que cette radio est devenue inécoutable ! Comment est-ce possible de ne s’en apercevoir que maintenant ? Alors plus de 20 ans de travail des Acrimed, Plan B et autres PLPL, vous l’ignorez ? Incroyable... (je dois avoir qq part les numéros de PLPL/Le Plan B, entre autres le n°7 du 1er nommé, avec son spécial "La Peste France Inter", ça date de... 2001 !)

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