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Les Ouïghours, first America, les médias et nous

Au départ, c’est le battement d’aile d’un papillon qui ne se doute pas, même s’il l’espérait secrètement, qu’il va déclencher, depuis les USA, une tempête autour de la Chine. C’est une variante de la fiole brandie par Colin Powell à l’ONU pour apeurer la planète atlantiste (laquelle se prend pour « la communauté internationale »).

Cela devient une campagne mondiale, un bobard beuglé par des sites Internet, des journaux, des radios, des télés, des politiciens, des sinologues, des chercheurs, experts, spécialistes : une camarilla où se bousculent des malins et des coquins (voir ici l’excellent article de Ben NORTON et Ajit SINGH). En France, tout est mis en œuvre pour provoquer l’indignation de notre Marianne au bonnet phrygien.

Mais c’est une fake news au parfum de CIA.
Et pour cause. Le fait qu’à travers le monde la totalité (à peu près) des médias mainstream (atlantistes), des associations « humanitaires », des partis et de nombreux sites Internet aient tous repris en chœur et sans la moindre vérification préalable cette gigantesque fake news la transforme illico, de facto, en vérité universelle.

Les idées dominantes sont celles de la classe dominante, a dit Marx. L’histoire est écrite par les vainqueurs et les vainqueurs de la guerre médiatique sont à Washington. Pas à Beijing.

Avant cette affaire, le citoyen Lambda n’avait jamais entendu parler du Xinjiang. Il connaît désormais le nom de Ouïghour, synonyme de victime. Il y a peu de chance qu’il confonde avec Yoghourt, comme le fit Bernard Kouchner, ministre socialiste des Affaires Etrangères de Sarkozy. Cependant, il ignore toujours (et peut-être pour toujours) le nom de la capitale de cette région, grande comme trois fois la France, soit un sixième de la superficie de la Chine (pays dont le nom du président reste inconnu chez nous). Mais Lambda est pourtant prêt à signer la pétition « Free Ouïghours ».

Il est juste de dire que cette campagne antichinoise s’appuie sur une réalité (nous y reviendrons) : la singularité de la république autonome du Xinjiang à forte population musulmane, affectée d’une longue frontière poreuse avec le Pakistan (une porte vers Daesh). Sur les Ouïghours en Syrie : voir.

La région est un foyer de terrorisme qui a fait plusieurs centaines de morts dans le pays et jusqu’à Beijing. Les autorités chinoises appliquent une politique rigoureuse contre ce qu’elles appellent « Les trois fléaux » (fondamentalisme, terrorisme, séparatisme). En même temps que les Ouïghours bénéficient de mesures favorables : « discriminations positives » en matière d’éducation (voir plus loin), de créations de commerces et d’entreprises (voir plus loin)… Ils font l’objet de surveillances méticuleuses et constantes pour empêcher le renouvellement de toute exaction meurtrière.

Le pari de Beijing est qu’en diminuant la pauvreté chez les Ouïghours, en développant l’éducation, en contenant la religion dans ses limites religieuses, le Xinjiang va s’apaiser et devenir une république non problématique, sans pour autant que quiconque renonce à sa langue (1), sa culture, ses croyances.

La campagne de désinformation mondiale veut nous persuader que Beijing a choisi la trique, ce qui serait le comble de la bêtise ou de l’ignorance, puisque cette méthode a été utilisée mille fois à travers le monde et les âges et qu’elle a partout échoué.

Ne nous trompons pas, en dépit de sa violence, la campagne politico-médiatique a, sur la politique de la Chine au Xinjiang, l’efficacité d’une piqûre de moustique sur un éléphant. Mais l’objectif n’est pas là.

Le problème n’est pas la vie des Ouïghours
Le problème est de créer des troubles sur le territoire d’un pays qui s’est réveillé et qui avance pacifiquement vers la première place. Parallèlement, il s’agit de préparer l’opinion mondiale à toute mesure états-unienne musclée pour que le pays de Trump garde son leadership.

Donc, voici quelques échantillons de la campagne d’intox :
Des milliers, des centaines de milliers, un million, deux millions, trois millions même, d’après Radio Free Asia [de la CIA] d’Ouïghours sont incarcérés dans des « camps de concentration » au Xinjiang. Dans des dizaines, des centaines, des milliers de camps. Il s’agit d’un génocide et d’un crime contre l’humanité dont devra répondre le président chinois Xi Jinping. La langue, l’écriture, la culture, les coutumes, la religion ouïghoures sont éradiquées tandis que sont arrangés des mariages forcés entre Ouïghoures et Hans (ethnie majoritaire en Chine : plus de 90 % de la population).

On peut être emprisonné pour avoir refusé de manger du porc, de boire de l’alcool, de saluer un officiel. Des compétitions forcées de danse sont organisées pour contrer les islamistes qui interdisent ces pratiques. Un policier anonyme [par mesure de sécurité, s’pas ?] confie à Radio Free Asia (CIA) que Beijing prévoie d’envoyer 40% de la population en camp de concentration, dont près de 100% des hommes âgés de 20 à 50 ans. Par annonce, on recrute cinquante gardes « endurcis » pour travailler dans un crématorium. Les autorités poussent les enfants à signer des promesses de ne pas croire en dieu. L’un « des comtés de Kashgar » a vu à lui seul la construction de dix-huit nouveaux orphelinats afin d’héberger les enfants laissés seuls suite à l’arrestation de leurs parents. Les Ouïghours exilés qui sont trop bavards exposent à la disparition leur famille restée (otage) au pays. Tous les Ouïghours que l’on sait être retournés en Chine l’année dernière sont aujourd’hui portés disparus. Et enfin, les exécutions de masse ne semblent pas être des scénarios tout à fait inenvisageables. Fin du florilège incomplet.

Si l’on comprend bien, c’est comme l’Europe sous la botte nazie : dénonciations, otages, arrestations, tortures, disparitions, exécutions, génocide, crémation.

Tout ce que vous venez de lire, je l’ai lu aussi ou entendu. Le mieux à en faire et de le ramasser délicatement dans un Kleenex comme fait un bon citoyen avec la déjection de son chien posée sur un trottoir où passent les braves gens.
Car, quelles sont les sources ? C’est madame Gay McDougall. Cette Etats-unienne est membre d’un organisme indépendant (privé), le CERD, qui travaille pour l’ONU sur la question de l’élimination de la discrimination raciale. L’organisme n’est pas membre de l’ONU et ses personnels n’en sont pas les employés. Sans avoir enquêté ni mis les pieds sur le terrain, sans pouvoir fournir le moindre début de preuve, madame Gay McDougall, affirme (elle, pas le CERD) que des « rapports crédibles » (qu’elle ne produit pas) l’ont informée de détentions massives de millions d’Ouïghours dans des camps d’internement. Aussitôt, Reuters, sans opérer la moindre vérification, sans avoir vu un de ces fantomatiques « rapports crédibles », relaie l’information en l’attribuant à l’ONU. Les allégations infondées (non étayées) d’une citoyenne des USA deviennent un incontestable rapport de l’ONU. Mais, comme l’enfumage est un peu visible, Reuters va appeler à la rescousse une officine de défense des droits de l’homme en Chine, dont le siège est aux USA et qui est subventionnée par le gouvernement des USA. Reuters ne croit pas utile de donner ces détails-là. Deux références donc : l’ONU et des défenseurs des droits de l’homme. Viendront ensuite Human Rights Watch, organisation états-unienne. Voir https://www.legrandsoir.info/l-ong-human-rights-watch-est-elle-trop-alignee-avec-la-politique-etrangere-des-etats-unis.html dont les partis pris sont constants et patents. Puis viennent, alertés par « les rapports crédibles », les organes de presse qui ont pignon sur rue : le New York Times, le Wall Street Journal, le Financial Times, des radios directement financées par la CIA (Radio Free Asia, Voice of America …) des chercheurs, sinologues, experts qui lisent la presse, qui s’émeuvent et en rajoutent à la lumière de leurs travaux passés et de leur aversion pour la Chine.

En France, un hurluberlu est particulièrement actif sur la Toile. Ici il signe « Route de la Soie », ailleurs, sur son blog de Médiapart : « Silk Road », ce qui prouve son espièglerie. Ses écrits sont un régal pour qui veut étudier les méthodes de désinformations.
Lisons-le  : « Le Xinjiang est largement cité comme un des endroits les plus lourdement contrôlés… ». Cité par qui ? « Les groupes de défenses des droits humains… » Lesquels ? «  Des rapports alarmants sur un système d’internement… » Lesquels, écrits par qui ? ». « Selon un nombre importants de rapports crédibles, un groupe d’experts des Nations Unies… » Sans commentaire. « Un homme Ouïghour a déclaré… un Ouïghour qui s’est échappé raconte…. Certaines sources allèguent la torture… dix exilés Ouïghours confirment... » Et de citer allègrement le Financial Times, le Washington Post, le Wall Street Journal, Associated Press, organes émoustillés par les révélations possibles dans des « rapports de l’ONU », irréels point de départ d’une tartine journalistique qu’ils vont épaissir par leurs archives et par des témoignages d’Ouïghours dont les noms ne seront pas donnés pour les préserver, eux et leur famille. L’esbroufe ! Ils se lisent, se copient, se concurrencent, toujours plus fort, toujours plus haut.

Le nombre de mensonges que j’ai pu constater ces jours-ci sur le Xinjiang (où je me trouvais) est tel qu’il faudrait des semaines pour y répondre.

Et c’est ce qu’ils veulent : qu’on coure après le leurre qu’ils ont lancé. Et c’est ce que je suis en train de faire, damned ! Quand la montagne de mensonges sera écroulée, ils lanceront un autre leurre, dopé par leurs acolytes médiatiques. Une invention malveillante chasse l’autre et pourvu qu’il y en ait toujours une sur le feu, ça va.

Le pire est que, la mystification étant partout reprise (avec de plaisantes variantes et ajouts imaginatifs), quiconque s’avise à dire le contraire tombe dans le tiroir étiqueté « idéologue », « campiste », etc. Dans le cas de la Chine, l’étiquette indique : « Maoïste » ou « ami des dictateurs ».

C’est une chose plaisante pour moi de défendre la vérité sur la Chine. Je n’ai jamais eu la moindre affinité avec le Parti communiste marxiste léniniste de France (PCMLF) pro-chinois qui a su séduire Serge July, Gérard Miller, Roland Castro, André Glucksmann, Philippe Sollers, Alain Geismar, Rony Brauman, Jean-Paul Ribes, et tant d’autres dont beaucoup, par modestie, (amnésie, vous croyez ?) préfèrent ne pas s’en prévaloir à présent. Je souscris à la curieuse profession de non-foi de Jean-Luc Mélenchon : « Je n’ai jamais été communiste chinois et je ne le serai jamais ». Je souscris aussi à la Charte de Munich, dite Charte des journalistes, que tant de mes confrères n’ont pas lue, ou ont oubliée, ou trahissent volontairement tout en s’étonnant de ne pas être adulés par les foules.

Que se passe-t-il au Xinjiang ?
A ma gauche, le gouvernement chinois et son projet pharaonique de nouvelle route de la soie qui part du Xinjiang et qui contrarie les USA au-delà de l’imaginable.

A ma droite, les USA, son bras clandestin nommé CIA, des islamistes fanatiques, terroristes, séparatistes ouïghours. Tous les Ouïghours ? Certes pas ! Mais tous sont concernés, impliqués malgré eux par le climat tendu, par la multiplication des dispositifs de surveillance.

Dans le combat qui se mène au Xinjiang et dont les pires résultats pourraient être la séparation de cette région d’avec la Chine et l’installation d’un régime théocratique, les autorités chinoises agissent sans faiblesse, je le redis.

Elles ont clairement désigné « les trois fléaux » et elles n’accepteront pas que la Chine subisse le terrorisme, que son territoire soit amputé et que les fous d’Allah posent leur pogne ensanglantée sur 21 millions de Chinois du Xinjiang (qui ne sont pas tous Ouïghours ni musulmans).

Bien entendu, avec les USA, l’Europe donne des leçons aux Chinois sur la manière d’agir. L’Europe qui, non seulement repousse toutes les offres de Pékin en matière de collaboration dans la lutte contre le terrorisme, mais qui nie que les centaines de Chinois victimes d’attentats l’ont été au nom d’Allah et par des émules de Daesh. Attaque d’un poste de police le 4 août 2008 :16 morts. Le 28 octobre 2013, attentat sur la place Tian’anmen à Pékin : 5 morts et 40 blessés. Le 1er mars 2014, attentat à la gare de Kunming (capitale du Yunnan) : 29 tués au couteau et 130 blessés. Le 18 septembre 2015, assassinat d’une cinquantaine de mineurs (à Baicheng, province du Jilin).
Policiers, touristes et promeneurs, voyageurs, travailleurs, telles sont les catégories de victimes.

Il faut voir comment chez nous, tout le gros de la classe politico-médiatico-syndicale (jusqu’au SNJ-CGT) a fait corps avec une journaliste de l’Obs qui niait le terrorisme islamiste en Chine.

Or, cette unanimité dans la critique de la Chine, sur tous les sujets, toujours, n’a pour résultat tangible que de montrer à l’Oncle Sam notre allégeance et notre solidarité platonique dans le combat qui est le sien pour conserver son leadership mondial (« First America ») grâce auquel il ne se passe guère d’année sans qu’il massacre un peuple (lointain et faible de préférence) et qu’il lui vole ses ressources.

Ce combat des Etats-uniens n’est pas le nôtre.
Nous ne disputons pas à la Chine sa prochaine première place. Nous n’avons aucun intérêt à nous en faire une ennemie. Nos remontrances ont d’autant moins d’impacts sur le géant asiatique que nous le sermonnons sur des sujets où notre expertise reste à démontrer.

Li Xiaojun, directeur de la communication au bureau des droits de l’homme du Conseil des affaires de l’Etat chinois l’a dit sans ambages à ceux qui critiquent la méthode de Beijing : « Si vous ne considérez pas que c’est la meilleure manière, c’est peut-être une réponse nécessaire à l’extrémisme islamiste ou religieux, parce que l’Occident a échoué à le faire, à contrôler l’extrémisme islamiste… Regardez la Belgique, regardez Paris, regardez d’autres pays européens. Vous avez échoué. »

Nous avons échoué de bien de manières. L’une en laissant se développer la pauvreté, une autre en créant des quartiers ghettos, une autre encore en groupant en prison des individus qui vont s’y « radicaliser ». Une autre enfin en bombardant des pays du Moyen-Orient qui ne nous ont rien fait. Dans le même temps, la Chine fait spectaculairement reculer la pauvreté, créé des écoles et des habitats à population mélangée. Elle garde ses soldats chez elle et elle « met en place des centres de formation professionnelle, des centres éducatifs » (Li Xiaojun) qui s’appellent dans nos médias « Centres d’endoctrinement », « centre de bourrage de crâne », « camps de concentration » (voire d’extermination et de crémation, mais passons : là, c’est trop gros).

Dans les années 1900, la France lançait des « hussards » sur tout son territoire : des instituteurs qui avaient pour mission d’arracher l’enseignement des mains de l’Eglise, de combattre les superstitions, de porter partout les valeurs de la république, une et indivisible. Ils étaient projetés « aux quatre coins du département, pour y lutter contre l’ignorance, glorifier la République, et garder le chapeau sur la tête au passage des processions » ainsi que l’écrivit plaisamment Marcel Pagnol (« La gloire de mon père »). Dans de dizaines de lieux fermés appelés écoles, des millions de jeunes cerveaux malléables ont subi un enseignement qui a contribué à faire de la France ce qu’elle est sur un hexagone non éclaté et délivré du Vatican. J’entends d’ici le sempiternel et imparable « Ce n’est pas pareil ». Mais si, à une autre époque, en un autre lieu, à un autre stade de développement et dans un autre environnement. Mais c’est le combat des mêmes contre les mêmes.

Les hussards de la république travaillaient à apaiser les conflits en organisant la coexistence des opinions contraires.
C’est ce à quoi s’emploient les autorités de Beijing et celles de la région autonome du Xinjiang. Pas un seul dirigeant chinois, pas une seule instance de décision n’a intérêt à attiser des conflits. La politique de Beijing réside dans un pari raisonnable : faciliter le « vivre ensemble » des minorités (Ouïghours, Hans, Kazakhs, Huis, Kirghizes, Mongols, Dongxiangs, Tadjiks, Xibes), promouvoir l’éducation (les minorités du Xinjiang bénéficient d’une « discrimination positive » pour les examens permettant l’accès aux plus prestigieuses universités de Beijing), sortir le Xinjiang de la pauvreté et d’un retard économique certain.

J’ai déjà raconté l’histoire suivante, vécue lors d’un précédent voyage, et personne ne me fera croire que j’ai été le jouet d’une mise en scène : une Ouïghoure de 41 ans, chef d’une entreprise où l’on fabrique des survêtements, raconte qu’elle n’a fait aucune étude, que le gouvernement l’a aidé à monter son affaire qui emploie à présent 80 villageoises payées 1500 yuans, que son salaire à elle est de 2500 yuans, ce qui l’aide pour, avec des bourses, payer des études à son fils à Cambridge. A raconter la saga de cette réussite inespérée, elle finit par pleurer d’émotion, ce qui provoque la mise en marche des caméras des journalistes qui ne sauraient manquer cet instant fort (à droite sur la photo ci-dessous, mains jointes).

Il n’est pas besoin d’être docteur en cartésianisme pour comprendre que la Chine doit se garder de répression aveugle, d’humiliation de citoyens qu’elle veut s’attacher. Il est également à la portée de tous de se demander, quand éclatent des troubles, émeutes, attentats, à qui profitent les crimes.

De toutes les choses qui m’ont frappé au Xinjiang, l’une est gravée à jamais dans ma mémoire. Dans une salle de gymnastique, en cette terre musulmane, j’ai vu des jeunes filles ouïghoures en justaucorps, se tenant à la barre et projetant une jambe par-dessus leur tête, en musique, et sans se soucier de l’étranger qui photographiait. Et je me disais que si les autorités laissaient le fondamentalisme gagner, les jeunes ouïghoures devraient se passer à jamais de musique, de danse, devraient cacher leur corps. Nul homme ne pourrait s’aventurer dans une salle (une cuisine, pardi) où elles seraient confinées entre elles, esclaves des hommes et mères à 13 ans.

Ne vous y trompez pas, vous qui me lisez en vous disant (car c’est commode) que la vérité doit certainement être au milieu. Il n’y a qu’un extrême dans cette affaire : c’est l’enfermement des peuples dans les oubliettes de l’obscurantisme, au nom d’Allah.

Contre ce fléau, la Chine a sa méthode, la France a la sienne, que j’expliquerai bientôt dans une lettre ouverte à Xi Jimping dans l’espoir qu’il l’adoptera. J’ai l’oreille des Chinois, ils m’ont à la bonne et je leur pardonne de m’appeler protocolairement « Monsieur Maxime » (et « Vivas » quand ils veulent amicalement user du prénom). Grâce à moi (et au Grand Soir) la Chine deviendra peut-être aussi démocratique que les USA, voire que la France (2).

Maxime VIVAS

Notes .

(1) Dans son livre publié chez Denoël, « Les Chinois sont

des hommes comme les autres », Zheng Ruolin, grand ami de la France où il a vécu une vingtaine d’années, révèle que dans le Xinjiang, quand l’assemblée des élus se réunit, il faut 5 interprètes pour qu’ils se comprennent. Cinq langues officiellement pratiquées, donc.
(2) Lecteurs allergiques à l’humour au second degré, vade retro ! Les révolutionnaires tristes font de tristes révolutions, disait le Che.

NB. Les illustrations qui émaillent intempestivement mon texte suggèrent qu’il y a parfois d’autres informations possibles sur la Chine si l’on veut comprendre ce qu’elle devient, qui nous concerne et qui va nous impacter.

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COMMENTAIRES  

24/09/2018 20:28 par GERARD

moi, je pense être un LAMBDA moyen. et j’ai l’impression que la propagande des USA n’arrive pas à me manipuler autant qu’avant.
Peut être en est t-il pareil pour tous les lambdas moyens comme moi...... si cela pouvait être vrai.
IL est vrai que les occidentaux sont forts, tres forts dans la manipulation.

25/09/2018 09:19 par Xiao Pignouf

Le pari de Beijing est qu’en diminuant la pauvreté (...), en développant l’éducation, en contenant la religion dans ses limites religieuses

Ce que nos gouvernements successifs depuis 30 ans ne font plus, bien au contraire : abandon et enclavement des banlieues (qui sont devenues littéralement invisibles), chute des budgets socio-éducatifs et des effectifs enseignants, indifférence de la République devant la mainmise du religieux sur la vie des gens, particulièrement des femmes... bref, la recette qui mène doucement à la banalisation d’idées plus à droite que l’extrême-droite dans la jeunesse, à une radicalisation des deux côtés du spectre.

Je ne vois effectivement pas qui serait assez culotté pour proposer de bons et utiles conseils à qui que ce soit en matière de vivre-ensemble lorsqu’ils sont basés sur un tel fiasco.

Ne reste plus que la propagande, mais c’est un classique qui fait de tout pays à coloration rouge un ennemi de facto pour une société qui n’utilise plus sa raison depuis longtemps.

28/09/2018 23:04 par pauvre d'eux

J’aime bien Maxime Vivas (quel nom !) et LGS, il a une belle écriture (il écrit des romans très lisibles, plaisants, puissants et documentés). Ce n’est pas pour pour le flatter, mais cet article me donne la chair de poule ! Je ne connais rien de la Chine, sauf les clichés assénés par les médias mainstreams. Mais lorsqu’il écrit sur la Chine, j’ai le sentiment de la connaitre mieux, envie d’y aller voir ! Du coup je me sens plus humain au milieu d’autres humains différents bien sûr, mais "humains d’abord", ce slogan qui continue de se fortifier et qui j’espère va mettre le feu à la plaine jusqu’aux montagnes avec la FI. Ce que les AP, Reuters, AFP, certaines ONG subventionnées, Le Figaro, L’Obs, Libé, je ne parle même pas de l’audiovisuel, veulent nous faire ingurgiter. Merci d’exister vous tous, sinon...

01/10/2018 12:32 par dare-dare

Excellent argumentaire, mais manquant de nuances critiques. Pour avoir voyagé au Tibet j’ai vu ce que pouvait être la sinisation d’un pays et l’ intense contrôle policier et militaire de la capitale ( où le seul terrorisme était l’immolation de moines et nonnes). Dans l’arrière pays un vieillard m’a chuchoté " Dalaï Lama" en me croisant, odieux crime anticolonialiste...
Par ailleurs la nouvelle route de la soie n’est pas que commerciale comme en témoigne la nouvelle base militaire à Djibouti.
Et que dire des îles artificielles construites en mer de Chine méridionale...
Le Big Brother de Pékin vaut bien celui de Washington, avec la complicité des grandes multinationales américaines (Apple...) et me voilà sans doute fiché par un algorithme.
Il reste au final de mes trois mois passés en Chine en 2012 un excellent souvenir.

03/10/2018 06:41 par Xiao Pignouf

mes trois mois passés en Chine

on comprend effectivement pourquoi vous avez tant de chose à dire sur la Chine

18/10/2018 09:38 par alain harrison

Un grand merci à vous M. Vivas.
Depuis un certain temps je commençais à voir la Chine selon les médiats occi.
En ce qui concerne le Vénézuéla, la Bolivie je suis immunisé contre l’intoxication médiats occi.
Par contre, pour le Nicaraqgua, mon opinion demeure qu’Ortéga est tombé dans les compromissions, tout comme le PCF qui se dit communiste : tout en lettre. J’ai déjà signalé l’article qui en retrace l’historique et semble bien crédible. Bien sûr, il faut avoir en tête la situation et les rapports de force, ainsi que les marges de manoeuvres réels. Mais, le Vénézuéla ne montre-t-il pas, en définitive, que le cheminement chavisme est un avancement significatif pour la véritable révolution sans effusion de sang jusqu’à maintenant ?
Pour moi le Chili d’Allende est le prototype en ce sens qu’il réalisa temporairement :
Pour Jean Jaurès, la révolution socialiste n’est concevable que dans le cadre de la légalité démocratique, c’est-à-dire par une conquête graduelle et légale par le prolétariat des institutions parlementaires et de la puissance de la production.
Devoir de Philos
Et c’est sans doute ce qui fait le plus mal au capitalisme, se faire damner le pion au sein même de l’état de droit avec tout ses mécanismes de droit. Et le Vénézuéla avance lentement, mais sachant s’adapter (encore une capacité du capitalisme, qui se fait damner le pion) avec des sauts imprévues, comme la Constituante, une première, avec l’ANC comme "palliatif" (un prototype ?) de la gouvernance habituelle de l’état de droit.
N’abandonnons pas le Vénézuéla, n’abandonnons pas M. Maduro. Dénonçons le Crime contre l’Humanité qui se prépare, et dont le Canada (le plus meilleur pays du monde, une vitrine entretenu par les US, en réalité) est complice. Le capitalisme y est bien ancré.
D’ailleurs, le nouveau gouvernement québécois, Legault de la CAQ, annonce qu’il va changer le Québec inc. en Québec des individus entrepreneurs. Y a-t-il une alternative ?

11/11/2018 20:47 par alain harrison

Bonjour.

24/09/2018 à 20:28 par GERARD
moi, je pense être un LAMBDA moyen. et j’ai l’impression que la propagande des USA n’arrive pas à me manipuler autant qu’avant.
Peut être en est t-il pareil pour tous les lambdas moyens comme moi ... si cela pouvait être vrai.
IL est vrai que les occidentaux sont forts, très forts dans la manipulation.

La manipulation à grande échelle ne cesse de nous tourmenter, et comme il est dit, de courir après les faux lièvres, et perte d’énergie.

Je ne peux faire autrement que de revenir sur le livre de Jean-Marie Abgrall, tous manipulés tous manipulateurs, dont le chapitre un fait le tour d’horizon (vue générale), une base essentiel pour comprendre le tandem manipulation-conditionnement.
Mais ici, je dois insister pour que tous portent un regard sur le chapitre 9 (pp. 289-313) le révisionnisme historique et la construction des mythes, où il traite principalement du génocide rwandais et l’historique qui y a mené.
Extrait : p.299
« « … puis, à partir de 1926, le mandat donné par la SDN à la Belgique consacre une nouvelle tutelle, amorcée en 1916 lorsque les troupes belges ont envahi le pays dans le cadre des opérations menées par les Alliés contre les possessions allemandes d’Afrique orientale. » »
Le cirque des convoitises convoitées.
Extrait : p.303
« « on retrouve cette idée en 1994, lorsque RTLM (Radio des Milles Collines) incite les Hutus à trancher les jambes de leurs ennemis tutsi afin de les « remettre à la bonne taille » ou « au bon niveau ». » »
Un passage qui annonce les atrocités du Djihadisme. On peut dire que la doctrine Monroe ne date pas d’hier.

Tout le potentiel de l’Humanité entre les mains de psychopathes et des suiveux-peureux. Mais les peuples ont leur responsabilité quand aux choix de leur représentant. Il manque les mécanismes de destitution adéquat.
La Constituante (au Peuple)
Le nouveau pacte social (à la lumière de la Connaissance)
Le nouveau paradigme économique (l’imagination)

,

13/11/2018 04:23 par alain harrison

Bonjour.

« « Dans des dizaines de lieux fermés appelés écoles, des millions de jeunes cerveaux malléables ont subi un enseignement qui a contribué à faire de la France ce qu’elle est sur un hexagone non éclaté et délivré du Vatican. J’entends d’ici le sempiternel et imparable « Ce n’est pas pareil ». Mais si, à une autre époque, en un autre lieu, à un autre stade de développement et dans un autre environnement. Mais c’est le combat des mêmes contre les mêmes. » »

Voilà un passage intéressant pour préparer le nouveau pacte social. Il faut explique à la lumière de la Connaissance pour faire reculer l’esprit du vieux monde. L’Église fut une aide, puis un frein, mais elle couve comme le feu, bien des signes l’ont mis en lumière, même Poutine a reculé devant la frustration accumulée. L’État de Droit fut une aide, mais il est devenu un frein, il faut passer à l’État Démocratique. Les peuples, les nations, les gouvernements sont le seul mur contre la financiarisation du monde.
La révolution violente a démontré ses limites, récupérés par l’économie inchangée. Le Vénézuéla a les capacités de faire le changement, mais la communauté internationale financiarisé est le frein. La Chine et la Russie ont les capacités de faire reculer les US-UE, mais ils doivent aborder plusieurs changements parallèles.
Mais pas qu’eux, l’Occident doit cesser de gaspiller le potentiel mondial. L’Afrique démembré doit tout faire pour se reconstituer.
Elle aussi doit faire plusieurs changements parallèles. Mais dans son cas à elle, l’exemple du Vénézuéla devrait l’inspirer, Cuba a les bras grand ouvert pur apporter son aide, son expertise...…….
Hélas, la gauche européenne n’a pas fait le point sur ce qui est urgent à faire pour elle-même en premier lieu. On ne peut construire sur du faux. Chaque nation a à faire le travail du vrai du faux et du faux du vrai.
Cet article est une mine en soi. La gauche le verra-t-elle ?

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