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Face à l’aiguisement de la crise systémique du capitalisme

Wall Street, Londres, Paris, Tokyo, Francfort : les bourses des valeurs tanguent partout dangereusement ; le prix du pétrole aussi (c’est le signe d’une baisse de l’activité économique mondiale), la « croissance » américaine tant vantée est anémique ; la zone euro, « modèle allemand » en tête, met le cap sur la déflation continentale, ce symptôme bien connu non seulement de la récession, mais de la dépression économique !

Quant à la France, à l’Italie, à la Grèce, à l’Espagne, etc., la crise systémique mondiale du capitalisme et celle de la zone euro s’y doublent d’une véritable crise existentielle de ces Etats : tant il devient évident, y compris désormais pour des économistes « alter-européistes » comme Bernard Maris, que l’euro a été taillé sur mesure pour la grande industrie allemande et que la monnaie unique n’a pas eu d’autre effet que de plomber les industries du « Sud » européen en renchérissant leurs produits sur le marché mondial (l’euro fort est en effet le clone du Deutsche Mark).

C« rise du capitalisme, les ingrédients des explosives années trente sont réunis »

Tous les ingrédients des explosives années trente sont donc de nouveau réunis : les gouvernements libéraux-maastrichtiens et sociaux-maastrichtiens répondent à la dictature des eurocrates et à la crise systémique du capitalisme (avec sa baisse tendancielle des taux de profits moyens sur le long terme) par les mêmes recettes qui aggravent le mal : baisse des salaires réels directs et indirects (protection sociale, retraites, indemnités chômage), casse des services publics, démolition du statut des salariés et des couches moyennes, bref, assèchement de la « demande » et donc, spirale infernale de récession en vue. Tant pis si ce « traitement » aboutit, s’agissant de notre pays, à la destruction humiliante de sa souveraineté politique, monétaire et budgétaire, à la dévastation thatchérienne des acquis sociaux issus du CNR et du Front populaire, à la montée en flèche de la pauvreté et au délitement du lien social avec en prime l’essor des mouvements cléricaux, ultraréactionnaires et fascisants couvés par l’UMP et par le « rassemblement bleu marine ».

« l’aiguisement de la crise renforces les tendances à la fascisation politique et à la mondialisation des guerres impérialistes sur tous les fronts »

A l’échelle internationale l’aiguisement de la crise renforce les tendances à la fascisation politique et à la mondialisation des guerres impérialistes sur tous les « fronts » : Ukraine et frontières ouest et sud de la Russie,acharnement impérialiste contre les pays du Proche-Orient, tentatives à répétition pour déstabiliser les Etats progressistes d’Amérique latine, organisation du chaos en Afrique (Soudan, Libye, Mali, Centrafrique...), manipulations grossières visant à déstabiliser la Chine et la Russie à l’aide de pseudo- « révolutions colorées ». L’impérialisme américain s’efforce également, avec l’aide de l’UE et du gouvernement « socialiste » français, plus va-t-en-guerre que tout le monde, de mettre en place un véritable Empire yankee mondial avec, à l’Ouest, l’Union transatlantique associée à l’OTAN et à l’Est, l’Union « transpacifique » (transes bellicistes serait mieux venu) ancrée sur le Japon et la Corée du sud.

« Guerre sociale contre les peuples, guerre impériale contre les nations souveraines, guerre contre les peuples dominés ou à dominer »

Partout, le programme est à la GUERRE SOCIALE CONTRE LES PEUPLES, à la GUERRE IMPERIALE CONTRE LES NATIONS SOUVERAINES, à la GUERRE TOUT COURT CONTRE LES PEUPLES DOMINES OU « A DOMINER », ingérences, blocus, « sanctions » et guerres civiles manipulées à l’appui.

Mais l’aiguisement de ces contradictions fournit également des points d’appui aux forces communistes, patriotiques anti-impérialistes et démocratiques.

D’abord les contradictions inter-impérialistes se creusent aussi dans la pseudo- « communauté internationale » formée par Washington, Berlin, Londres, Paris, Tokyo et leurs affidés. Conçu initialement comme un compromis économique mondial entre le mark et le dollar, l’euro ne joue plus son rôle initial : après avoir « tué » l’économie des pays du sud (et maintenant, l’économie et le « social » français), donc asséché les débouchés de la grande industrie allemande dans ces pays, le partage des rôles entre euro fort et dollar faible est compromis et incite l’Allemagne « unifiée », cœur de l’impérialisme « européen », à un nouveau partage avec les Etats-Unis d’Amérique : le dollar faible demeuré monnaie mondiale permettait en effet aux monopoles états-uniens d’exporter partout à bas prix, l’euro fort garantissait les Etats-Unis d’Amérique contre les exportations allemandes et permettait aux monopoles états-uniens d’empêcher les dévaluations compétitives en Europe du sud. Quand l’Europe du sud, France incluse, n’a plus les moyens d’importer la marchandise «  in Deutschland hergestellt », il faut bien que l’Allemagne capitaliste exporte en Amérique du nord (tentation de dévaluer l’euromark) et que Washington, dont le crédit est menacé dans le monde tant leurs armées marquent le pas partout, cherche par divers moyens détournés à contenir son vassal et puissant concurrent allemand.

L’arrière-plan de tout cela, c’est la financiarisation à outrance de l’économie qui résulte de la recherche effrénée et mondialisée du profit maximal et de l’incapacité du système à accueillir dans la production, à des taux suffisamment rémunérateurs, les énormes capitaux spéculatifs flottants concentrés entre de moins en moins de mains. Cette financiarisation – qui n’a rien d’une excroissance du capitalisme et qui est intimement liée à ses lois tendancielles d’airain – ne peut que durcir les contradictions de classes entre le capital et le travail, et non les faire disparaître comme feignent de le croire les théoriciens sociaux-démocrates de la « fin du prolétariat » : et d’ailleurs, sans parler des luttes pré-insurrectionnelles qui continuent de couver ou de se développer en Europe du sud, en Bulgarie, etc., la classe ouvrière a mené dernièrement d’énormes luttes, avec souvent des victoires revendicatives à la clé, de la Chine au Bangladesh en passant par la Roumanie ou par la Tunisie.

Par ailleurs la domination impérialiste marque le pas sur bien des fronts. Sur le plan international l’agression des massacreurs de Tsahal à Gaza est un échec politico-militaire pour les criminels d’Etat qui dirigent Israël. Cuba résiste et se développe malgré les entreprises visant à l’isoler. La candidate favorite de Washington est arrivée 3ème aux présidentielles brésiliennes. Les pseudo-révolutions « oranges » font un bide à Hong-Kong et à St-Petersburg. Les impérialistes savent semer le chaos et la guerre civile de l’Ukraine, livrée aux néonazis, à l’Irak, à la Syrie, à la Libye, au Mali, au Soudan, en Afghanistan, mais ils ne savent absolument pas manifestement « tenir le terrain » par la suite. Même s’il est hors de question de blanchir les égorgeurs djihadistes liés à Washington et aux pétromonarchies, il est évident que partout les peuples VOMISSENT les « libérateurs » américains. Par ailleurs, Maduro tient bon face à la droite putschiste et Evo Morales, qui vient de remporter haut la main la présidentielle en Bolivie, a dédié sa victoire à Fidel Castro... Dans le Donbass ouvrier, au-delà du caractère composite du mouvement de résistance aux pronazis de Kiev appuyés par l’UE – OTANles communistes ont résolument pris la tête de la nouvelle République populaire de Donetsk, défendu l’héritage de Lénine et de l’U.R.S.S., et l’armée fasciste adulée par nos médias « démocratiques » a mordu la poussière.

Au niveau européen, un nombre croissant de partis communistes se détournent du Parti de la gauche européenne, cette officine bruxelloise, rallient « L’Initiative » constituée autour du PC de Grèce (le PRCF en fait partie), appellent à rompre avec l’euro, un autre grand PC européen, le glorieux Parti Communiste du Portugal d’Alvaro Cunhal, prône une politique de « gauche patriotique et populaire » ; diverses initiatives communistes font écho à la ligne que le PRCF défend depuis sa fondation : la lutte unie pour les « 4 sorties » (euro, U.E, OTAN et capitalisme), comme chemin de masse pour reconstruire la perspective concrète de la révolution socialiste. Par ailleurs, non seulement les résistances de la classe ouvrière et des couches moyennes ne faiblissent pas en Espagne, en Grèce, etc., mais elles prennent de l’ampleur en Grande-Bretagne et en Allemagne (grève dure des cheminots).

En France, le mouvement ouvrier est, il est vrai, dans une passe dépressive en raison du ralliement flamboyant de Hollande aux moindres revendications du MEDEF, mais aussi à cause de la trahison des états-majors du PCF-PGE (devenu défenseur attitré de l’euro, G. Marchais doit se retourner dans sa tombe !) et des confédérations syndicales accrochées au mensonge de l’ « Europe sociale ». Il n’en reste pas moins vrai qu’avec d’autres, le PRCF joue son rôle d’avant-garde en faisant partager de plus en plus largement sa politique des « quatre sorties », que ce soit au niveau des groupes franchement communistes ou que ce soit en rassemblant les patriotes républicains ou en soutenant les syndicalistes de lutte. Déjàla proposition lancée en mai dernier par le PRCF d’organiser en mai 2015 une manifestation communiste et progressiste unitaire pour combattre l’Europe supranationale, atlantique, guerrière, austéritaire et fascisante,reçoit un écho grandissant. La récente grève d’Air-France a par ailleurs prouvé que lorsque l’on se bat sans prêter l’oreille aux endormeurs hollando-formatés des états-majors syndicaux, on peut faire reculer ce gouvernement très affaibli de Valls – MEDEF.

Si l’on ajoute à cela qu’il sera bien plus difficile, en cas de crise financière mondiale, d’en appeler de nouveau aux contribuables pour « sauver » les banques avec l’argent public alors que lesdites banques ont depuis lors copieusement strangulé les nations qui les ont sauvées, si l’on prend conscience du fait que le capitalisme moderne a brûlé ses vaisseaux en détruisant les bases des politiques réformistes (quasiment tous les partis de l’Internationale socialiste, de Valls en France à Renzi en Italie, sont en pointe pour les contre-réformes) on voit que le capitalisme n’a guère d’autre issue en ce moment que...

De mener une guerre idéologique de chaque instant, un décervelage sans égal depuis 80 ans, sur les deux thèmes « vive la guerre, vive l’austérité salariale à perpétuité ! », à bas les nations souveraines et leurs langues nationales (chantez, parlez, dansez, étudiez, cherchez EN ANGLO-AMERICAIN ou disparaissez !) ; l’arme principale de cette guerre idéologique, qui est aussi une idéologie de guerre, est l’anticommunisme et l’antisoviétisme dont le but principal est de dissimuler le caractère contre-révolutionnaire de la destruction du camp socialiste, d’ancrer dans les têtes le fameux « il n’y a pas d’alternative » cher à la sorcière Thatcher, de diaboliser les révolutions d’hier (non seulement Octobre, mais de plus en plus, Robespierre et la Révolution française « jacobine » elle-même !) pour conjurer les mouvements révolutionnaires de demain ;
De promouvoir sous cent faux nez – pas tous ouvertement nazis, djihadistes ou ultra-sionistes... – la fascisation politique : de préférence, novlangue et fausse gauche atlantique obligent, en alléguant « la démocratie », l’ « ingérence humanitaire », voire... « le maintien de la paix », etc.
De mondialiser les guerres et les ingérences en organisant le chaos à l’échelle mondiale, ce qui n’est jamais que la traduction géopolitique de la « concurrence libre et non faussée » néolibérale qui n’est que le nom de code du capitalisme monopoliste d’Etat en voie de continentalisation / mondialisation (ce qui ne diminue pas, mais accroît, les tensions inter-impérialistes) ;

Que faire dans ces conditions sinon...

A l’échelle nationale, travailler d’arrache-pied à unir dans l’action et l’expression commune permanentes les vrais communistes (membres ou pas du P.C.F.), les syndicalistes de classe, les patriotes républicains, dénoncer la tenaille constituée de l’U.M.P.S. maastrichtienne et de l’U.M.’ Pen ultraréactionnaire, faire émerger le Front patriotique et populaire contre la fascisation, contre Valls-MEDEF et contre son UE atlantique ? C’est à rendre cette alternative visible que pourrait servir une grande manifestation PROGRESSISTE anti-UE au printemps prochain précédée d’une série d’interventions militantes aux entreprises et dans le soutien politique déterminé des militants franchement communistes aux actions populaires

A l’échelle européenne, dénoncer plus que jamais l’euro-criminalisation du communisme historique, cette rampe de lancement continentale de la réhabilitation rampante des fascistes de la Belgique à l’Ukraine en passant par la Hongrie, les Pays baltes, etc.

A l’échelle mondiale, il faut aider si modestement que ce soit à la renaissance du Mouvement communiste international, au développement de la Fédération Syndicale Mondiale, à la reconstitution d’un Front anti-impérialiste mondial imposant le respect du droit des nations à disposer d’elles-mêmes à l’encontre de l’OTAN et des hideuses créatures de Frankenstein lâchées contre les peuples par la C.I.A., des égorgeurs djihadistes aux nazis ukrainiens et baltes.

Ce qui est certain en tout cas, c’est que nous sommes entrés dans la zone des tempêtes, de l’aiguisement des contradictions entre le capital et le travail, entre l’impérialisme et les peuples, entre tous les hommes épris de Lumières et de VIE et l’impérialisme capitaliste : celui-ci est de plus en plus incompatible avec la sauvegarde de l’humanité et de la vie sur terre (c’est ce que le PRCF appelle l’exterminisme capitaliste).

Ce qui n’est pas moins certain, c’est qu’à long et à moyen termes, il n’y a que deux issues possibles à cette crise mondialisée : soit le capitalisme finira par tuer l’humanité (ou par rendre la vie des hommes totalement inhumaine), soit l’humanité laborieuse tuera le capitalisme et reprendra sa longue marche, interrompue par la contre-révolution des années 1980/1990 ; une longue marche qui part de Babeuf, de la Commune, d’Octobre 1917, de Stalingrad, des révolutions chinoise, cubaine, vietnamienne, etc., et dont l’aboutissement sera le socialisme et le communisme pour le monde, c’est-à-dire une société enfin humaine où, selon le mot de Marx et d’Engels, «  le développement de chacun sera la clé du développement de tous ».

A chacun de le comprendre et de s’engager à temps pour que la seconde solution triomphe au moindre coût humain. Et en France, cela passe notamment aujourd’hui, par le renforcement indispensable du PRCF, dont le champ de responsabilité s’accroît objectivement.

*Georges Gastaud est Philosophe, Auteur notamment de Mondialisation capitaliste et projet communiste, Temps des cerises, 1997.

** Annie Lacroix-Riz est Professeur émérite d’histoire contemporaine à l’Université Paris VII

***Antoine Manessis est Secrétaire de la commission internationale du PRCF

 http://www.initiative-communiste.fr/articles/prcf/face-laiguisement-crise-systemique-du-capitalisme/
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COMMENTAIRES  

25/10/2014 08:16 par jean-marie Défossé

En tant que communiste internationaliste , comment ne pas être d’accord avec presque tout l’ensemble du texte ci-dessus ?

La lutte unie pour les 4 sorties (euro, U.E, OTAN et capitalisme) se résumerait pour ma part dans l’ordre inverse cité ci-avant : 4 sorties (capitalisme , OTAN , U.E ... et en tout dernier lieu et éventuellement , sortie de l’euro , mais bien après les vagues déferlantes de pressions , de chantages et de contestations européennes , nord-américaines et du Golfe , que vont susciter inévitablement les 3 premières sorties ; et aux conditions sine qua non , soit d’une parité entre toutes les monnaies fortes existantes à ce jour ou soit de la création d’une unique monnaie d’échange internationale !

Dans le cas inverse , c’est à dire sortie de l’euro trop rapide , je ne vois pas comment notre économie française ne prendrait pas une sévère déculottée , au point de rendre la France encore plus vulnérable et où l’éventuelle convalescence exigerait plusieurs décennies pour se remettre à flot .

Nous exporterions plus facilement , c’est vrai ! Et ce serait une bouffée d’air frais pour de nombreuses entreprises françaises ... mais de courte durée ! Car n’oublions pas que nous importons la majorité de nos matières premières et que ces dernières se payent encore en pétro-dollars au niveau international .
De plus , ces fournisseurs de matières premières et jusqu’à preuves du contraire , ne seront jamais disposés à rentrer dans le nouveau giron d’une économie et d’une idéologie contraires à leurs intérêts présents et passés . Géographiquement , la France n’est pas non plus placée aux frontières de ces pays fournisseurs de matières premières et s’en trouve séparée par de nombreux autres pays ; lesquels ne sont pas censés abonder dans les nouvelles idéologies politiques et économiques de la France et peut-être même de certains autres pays européens ; voire peuvent faire dramatiquement obstacles à toutes stratégies françaises d’approvisionnements .

Nous pourrions faire aussi , comme nous avons su si bien le faire par le passé et comme nous avons tendance à vouloir le réitérer avec les politiques de Sarkozy et de Hollande , se ré-accaparer ces indispensables matières premières par des interventions militaires , par de la corruption tous azimuts , par des coups d’état etc... sauf que ces méthodes très bien identifiées à ce jour par les pays victimes , sont en passe d’être définitivement révolues ... car mises à jour et contrées .

Pour en revenir à l’euro , je m’étonne une fois de plus d’avoir été censuré sur ce sujet par un site que Georges Gastaud connait plus particulièrement .
Mon intervention était peut-être maladroite , pouvait posséder quelques erreurs d’appréciation , pouvait être aussi affinée par une réponse du modérateur du site , voire mise en contradiction par le même site ou par des intervenants , car il est vrai que je ne connais pas grand chose en économie ... mais delà à la censurer , il y a matière à s’inquiéter sur les orientations réelles de ce site .

Je réitère donc ici la totalité de ce message censuré du 20/10/2014 à 05h55 .

« Si je suis personnellement en accord avec les sorties de l’OTAN , de l’Europe de Bruxelles et même plus ; du FMI , de l’ONU telle que représentée ...etc..., je suis à l’inverse très circonspect quant à sortir de la monnaie Euro . »
« Il est dommage que les mêmes personnes qui d’un côté nous parlent à JUSTES RAISONS des performances économiques de Rafael Corréa (président actuel de l’Equateur) , nous incitent d’un autre côté à sortir impérativement de l’Euro , ...et que ces mêmes personnes aient oublié de demander à Rafael Corréa pour quelles raisons , lui et son gouvernement , après avoir décidé également de briser toutes les chaines qui liaient l’économie de l’Equateur à l’Ogre Capitaliste , aient conservé malgré tout le Dollar comme monnaie nationale . »
« Je ne connais strictement rien en économie , mais cette sortie de l’Euro fait beaucoup plus que de me faire tiquer , car je pense réellement que ce serait une erreur stratégique grave et très dommageable pour l’économie française . »
« Trop de personnes encore en France comme en Europe , ont tout intérêt à faire en sorte que cet éventuel changement idéologique de politique SOIT UN ECHEC RETENTISSANT ! »
Fin de l’intervention censurée par d’aucuns et merci à LGS de travailler avec moins d’oeillères que d’autres .

26/10/2014 13:32 par placide PRCF

En tant que communiste internationaliste , comment ne pas être d’accord avec presque tout l’ensemble du texte ci-dessus ?

Effectivement, je suis aussi 100% d’accord

La lutte unie pour les 4 sorties (euro, U.E, OTAN et capitalisme) se résumerait pour ma part dans l’ordre inverse cité ci-avant : 4 sorties (capitalisme , OTAN , U.E ... et en tout dernier lieu et éventuellement , sortie de l’euro

Il ne me semble pas que le PRCF en parlant de 4 sorties mettent un ordre particulier entre celles-ci.
UE, euro, OTAN, capitalisme, c’est un tout. Et si on veut pouvoir échapper à ce capitalisme exterministe, mortifère, il faut sortir de ces carcans que sont l’UE, l’euro et l’OTAN.
Le moyen proposé est un front populaire pour un nouveau CNR. Reprenant la défense de ces éléments concrets d’un programme similaire - mais actualisé - à celui qui fut celui du CNR il est possible de mobiliser une large majorité des travaileurs de ce pays. De remettre la classe des travailleurs à l’offensive. Mais cela n’est possible qu’en ne racontant pas d’histoire ; si on veut que ce soit le peuple qui soit le souverain et non plus les marchés financiers, il faut sortir de l’UE et de l’euro.

, mais bien après les vagues déferlantes de pressions , de chantages et de contestations européennes , nord-américaines et du Golfe , que vont susciter inévitablement les 3 premières sorties ; et aux conditions sine qua non , soit d’une parité entre toutes les monnaies fortes existantes à ce jour ou soit de la création d’une unique monnaie d’échange internationale !

Ne pas sortir de l’UE c’est rester pieds et poings liés face à cette déferlante de pressions et de chantages dont comme vous je sais que nous aurions à faire face. Au passage, remarquons que nous avons déjà - en y restant - à subir cette pression constante, directement exercée par la BCE, par la commission européenne, par les agences de notations et les spéculateurs vautours, ainsi que par les syndicats de l’oligarchie patronales. La lettre de la commission en témoigne

Dans le cas inverse , c’est à dire sortie de l’euro trop rapide , je ne vois pas comment notre économie française ne prendrait pas une sévère déculottée , au point de rendre la France encore plus vulnérable et où l’éventuelle convalescence exigerait plusieurs décennies pour se remettre à flot .

Au delà des économistes du PRCF, d’autres pas forcément communistes d’ailleurs (de Sapir, à Généreux, de Lordon à Nikonnof ou Maris) ont démontré qu’il fallait sortir de l’Euro. Et vite. Et ce d’autant plus que cette monnaie n’est pas viable économiquement. Son seul intéret est de permettre à la classe capitaliste de disposer d’une arme de destruction massive dans la blitzkrieg qu’ils mènent actuellement contre les salaires des travailleurs européens.

De plus , ces fournisseurs de matières premières et jusqu’à preuves du contraire , ne seront jamais disposés à rentrer dans le nouveau giron d’une économie et d’une idéologie contraires à leurs intérêts présents et passés .

En dehors des USA, quels pays fournisseurs de matières premières a intéret à conserver le Dollars ? si on parle d’hydrocarbure ou de charbon, les BRICS qui ont déjà engagé un mouvement de dédolarisation pourraient aisément être des fournisseurs. Engageant ainsi la multipolarisation du monde propre à faire dégonfler les impérialismes et à impulser une vaste respiration démocratique de l’ensemble du Globe.
Non la France ne manquerait pas d’Alliés, en Europe et dans le Monde, si nous avions le courage de briser les chaines de l’UE, de faire voler l’empire euro-atlantique en éclat . Au contraire, y rester c’est y rester !

Pour prendre une image, si vous êtes dans un bus qui fonce droit dans le mur à coup sûr et qu’un chemin - possiblement cahoteux - se présente sur votre gauche, hésiteriez vous à tourner à gauche ?

Géographiquement , la France n’est pas non plus placée aux frontières de ces pays fournisseurs de matières premières et s’en trouve séparée par de nombreux autres pays ; lesquels ne sont pas censés abonder dans les nouvelles idéologies politiques et économiques de la France et peut-être même de certains autres pays européens ; voire peuvent faire dramatiquement obstacles à toutes stratégies françaises d’approvisionnements .
donc restons inféodés à ces pays ? dire ce que vous dites, c’est intérioriser qu’il n’y a pas d’alternative.... c’est exactement le discours du PS et de EELV qui nous mène dans le mur, accélérateur enfoncé pied au planché

Pour en revenir à l’euro , je m’étonne une fois de plus d’avoir été censuré sur ce sujet par un site que Georges Gastaud connait plus particulièrement .

Je suppose que vous visez le site du PRCF ? Outre que ce n’est pas très élégant de dévoyer les commentaires d’un autre site pour régler des comptes, il me semble pourtant y retrouvez plusieurs (une dizaine) de vos commentaires par une simple recherche google reprenant en substance la teneur de votre commentaire ci-dessus. https://www.google.fr/search?q=site%3Ainitiative-communiste.fr+jean-marie+defoss%C3%A9&ie
De là à crier à la censure ? N’est ce pas un peu provocateur ?

je ne pense pas que les fils de commentaires du Grand Soir soit le lieu idéal pour mener polémique sur la politique de modération des commentaires d’autres sites internet. Si vous avez des questions sur la politique de modération des commentaires sur le site du PRCF, le plus simple n’est il pas de leur poser la question directement ?

Pour ma part, et donc sans entrer dans cette polémique sans grand intérêt ici et élargir le débat , je ne suis pas convaincu - loin de là - que les défenseurs de l’euro manquent d’espace médiatique pour s’exprimer ; quant aux arguments visant à faire peur en cas de sortie de l’euro, ils sont battus et rebattus chaque jour par les médiacrates. Je ne vois pas en quoi il faudrait s’offusquer que le site du PRCF ou un autre expliquant pourquoi il faut sortir de l’Euro ne donne pas un droit de réponse systématique au thuriféraires de l’€uro alors que le PRCF et autres tenant de la sortie de l’UE par la gauche sont eux totalement censurés par les grands médias de ce pays.

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26/10/2014 18:43 par Dwaabala

Alors... ici pas de sortie de la Ve vers ce qui compte tenu de l’état des forces ressemblerait plutôt à un 2ème État français ( le premier dans ma collection de timbres-poste représenté par la Francisque, ou à l’effigie de Pétain ), qu’à une Constituante puis une VIe ?

27/10/2014 09:10 par jean-marie Défossé

@ placide ... en lui souhaitant d’y rester (placide) jusqu’à la fin de la lecture de ma réponse .
Pour reprendre dans l’ordre et répondre à vos argumentations , l’éventuelle sortie de l’euro ne doit se faire qu’en dernier recours , quand le "tsunami" de chantages et de pressions aura cédé la place à un début d’éclatement de la zone euro (car d’autres pays suivront) , ce qui nécessairement nous conduira à rechercher d’autres alternatives sur le plan international et d’où pourra naître une monnaie internationale d’échanges inter-bancaires .

Il ne suffit pas d’avancer « il faut sortir de l’euro » en omettant volontairement d’indiquer aux citoyens français quelles seraient les solutions monétaires de remplacement : l’euro-franc , le franc , l’écu , le franc CFA que nous avons su si bien imposer à l’Afrique ? Au final , "sortir de l’euro" ne serait-ce pas aller vers un règlement de nos problèmes en payant par la suite avec de la MONNAIE de SINGE ?

A l’époque du passage pour la France du Franc à l’Euro , je me suis élevé personnellement CONTRE CET EURO , et principalement en songeant aux conséquences catastrophiques qu’il engendrerait inévitablement pour l’économie AFRICAINE et plus particulièrement pour toute la zone du Franc CFA . Mais apparemment et une fois de plus , tout ce qui pouvait engendrer ou faire perdurer la misère endémique de l’Afrique , ne pouvait être que positif pour nos dirigeants français , de gôôôche comme de droite !

Nous sommes maintenant avec l’euro , et dans cette Europe où l’adoption des monnaies par les pays membres (ou non) sont à géométries variables suivant principalement les desiderata financiers de l’oligarchie européenne , je ne vois pas , à l’heure où la Suisse s’achemine vers l’entrée dans U.E et l’utilisation de l’euro et où la Grande Bretagne tente de faire l’inverse en ayant conserver depuis le début la Livre Sterling , je ne vois pas disais-je donc où se situe le problème de conserver l’euro dans un premier temps , TOUT EN SORTANT du SYSTEME CAPITALISTE , de l’U.E , de l’ OTAN , du FMI etc... En conservant l’euro dans un premier temps pour la France , ce n’est pas nous qui aurions un "caillou" dans la chaussure , mais plutôt les partisans de cette Europe des privilèges !

Pour en venir à vos propositions d’un Front Populaire et d’un nouveau CNR ; en parlant de CNR , j’espère que vous voulez parler du CNR de 1943 et non pas celui de 1962 , lequel dernier était pour le maintien de l’Algérie française avec comme par hasard quelques anciens du CNR de 1943. Votre tendance sur votre site à nous refaire parcourir le même chemin qui fut celui des forces communistes d’avant-guerre m’inquiète au plus haut point . Surtout au vu de ce qu’il en reste de positif pour l’ensemble de la population française !
J’appelle cela vulgairement ...un piège à cons , comme il le fut pour tous les communistes guerriers de la base à cette époque , ou déjà après la libération , les dirigeants du PCF faisaient leurs premiers compromis avec le Capitalisme.
Les compromissions avec ceux qui tueraient père et mère au nom de l’argent-roi ne devraient pas exister . On ne joue pas dans la cour des "Grands" sans y laisser son âme , ses convictions profondes , ses camarades et quelques fois sa vie !

Les forces communistes de cette époque avaient gagné en contrepartie de ces compromissions , quelques nationalisations toujours bonnes à prendre et une Sécurité Sociale qui était une avancée sociale légitime , spectaculaire et avant-gardiste . Mais qu’en reste-t-il à ce jour et qu’en restera-t-il dans un proche avenir ? De cette même époque , les retraites étendues à toutes les catégories sociales de salariés ? Déjà , on oubliait les artisans et les commerçants et surtout les femmes de ceux-ci qui bien souvent oeuvrent en coulisse au maintien ou à la survie de la petite l’entreprise et plus souvent aux 70 h hebdomadaires qu’aux 35 . Pour ma part , qu’on ne me parle pas de retraite française décente avec mes 600€/mensuel ! Remboursements des frais médicaux , indemnités de chômage etc ...le CNR de l’époque aurait dû prévenir les français que ce n’était que des mesures PROVISOIRES qui seraient laminées quand bon semblera à l’oligarchie capitaliste ! Subventions des programmes culturels ? Il est préférable d’éviter le sujet au vu et au su de son contenu et de son irrémédiable tendance à cultiver la violence , même à travers des bibliothèques et des BD pour enfants ! Quant à l’indépendance de la Presse française , héritée de cette époque , il vaut mieux en rire plutôt que d’en pleurer !

Dans un message précédent que vous n’avez pas hésité à me censurer (nous y reviendrons plus loin) , je faisais le constat amère pour la France de l’évidence d’une CULTURE DE LA GUERRE , d’une génération à l’autre !
Est-ce là notre seule capacité d’en découdre avec les forces de dislocations qui engendrent les crises systémiques de notre système capitaliste ? On ne peut dans ce cas se prétendre être une nation civilisée !

Vous faites allusions aux avis des différents économistes dont vous citez les noms , lesquels préconisent et de manière urgente , la sortie de l’euro . Etes-vous sûr que leurs avis soient désintéressés , impartiaux et crédibles ...quand on sait qu’ils sont quelques fois dans leurs avis , plus rapides à tourner qu’une girouette !

Venons-en aux fournisseurs de matières premières . Les BRICS sont effectivement et je vous l’accorde , UNE BONNE ALTERNATIVE ...à la condition sine qua non que nous puissions les payer avec une monnaie qui ne soit pas SOUS EVALUEE par rapport à leurs propres monnaies d’échanges et par rapport à l’euro . Quelle serait l’appréciation ou la valeur exacte de cette monnaie que vous nous proposez pour remplacer l’euro ? Etes-vous sûr qu’elle ne finira pas comme citée ci-dessus ... en monnaie de singe ?
Conserver l’euro dans un premier temps n’a jamais voulu dire de ma part rester dans l’U.E . Simplement préserver ses arrières de toutes tentatives qui conduiraient l’économie française et donc la sortie du capitalisme de cette dernière ... à UN ECHEC RETENTISSANT !
Quant aux alliés que la France pourrait trouver , il faut se garder d’être trop optimiste sur les valeurs réelles de l’amitié ... dès que l’argent et les intérêts personnels sont en jeux .

Au passage , soyez gentil de ne pas assimiler mes propos à ceux du PS ou de EELV , ou même sans que vous ne l’ayez fait , au FN . Je suis COMMUNISTE et non pas POURFENDEUR du communisme comme les 3 partis pré-cités .

Pour en revenir à la censure AVEREE de 3 ou 4 articles contradictoires de ma part , j’admet que ma méthode pour vous renvoyer la balle n’est pas très élégante , mais la vôtre l’était-elle plus et m’avez-vous laissé le choix ? Mon dernier message pour vous demander d’infléchir vos méthodes de censures est resté lettre morte et vient donc contredire votre proposition de m’adresser directement au site de PRCF .
Quant au lien de Google que vous m’avez fourni , il est aléatoire et ne correspond pas aux buts que je me suis fixés , c’est à dire ouvrir un débat avec d’autres intervenants et apporter la contradiction si nécessaire afin d’enrichir le débat .

Enfin et pour terminer , vous n’abordez pas plus haut la question de Rafael Corréa , Président de l’Equateur et économiste reconnu , lequel a réussi à briser les liens qui maintenaient son pays sous le joug du Capitalisme et qui non content de çà , à prouver que l’on pouvait remettre à flot l’économie d’un pays (l’Equateur en l’occurrence) , tout en ayant conservé le Dollar comme monnaie nationale !

Pourquoi la France , 5ème puissance mondiale il me semble , ne pourrait-elle pas conserver l’Euro ? Quelle différence voyez-vous entre l’Euro et le Dollar ?
Pour ma part , je ne vois qu’une différence et qui a ses origines en France principalement ; celle par d’aucuns de nous faire faire le FAUX PAS ECONOMIQUE qui mènerait les nouvelles bonnes volontés au précipice !

Ajout : je ne répondrais pas plus à cette polémique-ci faute de temps et ne voulant pas devenir un accro. involontaire de l’informatique.

27/10/2014 11:24 par Placide

Bonjour Dwaballa

je suis déçu de votre commentaire...

Cette tribune est on ne peut plus claire. Je cite ce que je lis

"Que faire dans ces conditions sinon...

A l’échelle nationale, travailler d’arrache-pied à unir dans l’action et l’expression commune permanentes les vrais communistes (membres ou pas du P.C.F.), les syndicalistes de classe, les patriotes républicains, dénoncer la tenaille constituée de l’U.M.P.S. maastrichtienne et de l’U.M.’ Pen ultraréactionnaire, faire émerger le Front patriotique et populaire contre la fascisation, contre Valls-MEDEF et contre son UE atlantique ?"

Qu’est ce qui vous autorise à verser dans l’insulte à peine dissimulé ? que certain ne s’agitent pas derrière un mot d’ordre unique de 6e République ? Je vous rappelle pourtant au passage que le PRCF n’a pas attendu 2014 pour faire sien le mot d’ordre de changer de république.
je cite son programme candidat de 2012 par exemple

2. CONSTITUER une NOUVELLE REPUBLIQUE SOCIALE, DEMOCRATIQUE et INDIVISIBLE, METTRE LE MONDE DU TRAVAIL AU CENTRE de la VIE NATIONALE.

2.1. Abolir la monarchie élective que constitue l’actuel régime présidentiel ; convoquer une Assemblée constituante pour instituer une République indépendante, sociale, démocratique, laïque et populaire ; la doter d’institutions telles que rien ne puisse être fait contre les travailleurs, qui constituent l’écrasante majorité de la population française ;

Votre procès me semble du coup assez mal venu. très mal venu !

Puisque vous parlez de rapport des forces, parlons de rapport de force.
Quelle serait la potentialité qu’une assemblée constituante puisse changer quoique ce soit à la domination implacable de l’oligarchie capitaliste, si nous ne sortons pas notre république de cette dictature qu’est l’UE ?
Pourquoi dans ses conditions nos concitoyens - au delà des cercles politisées - se mobiliseraient ils dans une telle démarche alors qu’ils savent pertinement que le vrai pouvoir est à Bruxelles ?
C’est plutot une démarche idéaliste reposant sur un mot d’ordre unique de 6e république- fort peu politique au demeurant et laissant le champs libre aux forces de la fascisation - qui ne change rien au rapport de force politique, en ne considérant la réalité matérielle du champ politique actuel, persistant à refuser de voir qu’il n’est de projet politique crédible de gauche qu’en faisant sauter le verrou de l’UE et de l’euro. Il n’est que de le constater depuis 2012 et même depuis 1992...

Non c’est bien en s’appuyant concrètement sur la défense de la souveraineté populaire, sur un programme de large rassemblement défendant les principes du Conseil National de la Résistance fondant ces acquis sociaux largement défendu par nos concitoyens (retraites, sécu, services publics, droits du travail...) - un CNR 2.0 - qui implique de sortir de l’UE, de l’euro et de l’OTAN que l’on peut changer le rapport de force. mettre les 99%, la classe des travailleurs à l’offensive et impulser une démarche révolutionnaire de sortie du capitalisme, qui généreraient les conditions favorables pour instituer une constituante progressiste.

27/10/2014 15:24 par Dwaabala

Bonjour Placide
Cela fait donc bien cinq sorties au lieu de quatre. Dont acte.

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