Ce serait le 4 avril 2012 que l’Assurance Maladie impliquant plusieurs sécurités sociales auraient signé un dispositif Tiers-payant contre Génériques avec les syndicats des pharmacies ; il s’agit de plusieurs mesures qui se seraient durcies pour relancer la vente des génériques, qui aurait baissé en cours d’année alors qu’à l’origine de cette campagne « pro-générique », le taux de 85 % des ventes pour ces produits devait être atteint.
Non seulement la mention manuscrite et en toute lettres « non substituable » devient incontournable pour obtenir le remboursement d’un médicament original, mais en plus les facilités du Tiers-payant ne sont plus acceptées dans certains département, obligeant le patient à avancer les frais et à remplir les feuilles de sécu pour un remboursement différé (paperasse traitée dans un délai 3 fois plus long).
Donc le contournement que j’évoquais dans mon premier post ne tient plus la route avec ces mesures drastiques qui prévoient également de sanctionner les prescripteurs...
On avait déjà pu remarquer que la mention NS même tamponnée en toutes lettres n’était pas toujours prise en compte par les pharmaciens (à l’insu du patient distrait), et que la pub pour les génériques désinforme les consommateurs sur leurs effets indésirables (contenant des sels différents pour une molécule copiée, ce qui modifie le temps de l’effet actif, et des excipients allergènes non contrôlés).
En bref la "bio-équivalence" est tronquée ce qui a des conséquences sur les normes de qualité du produit, dues en partie aux conditions de fabrications (délocalisations pour certaines grosses firmes).
Cette fois-ci il est clair qu’en plus d’être mal informé le patient va subir des contraintes limitant encore plus son choix alors que l’entreprise est principalement commerciale.
C’est, à mon avis, comme si on poussait à la mal-bouffe alors qu’il s’agit là d’ingurgiter des principes actifs au moment où l’on est le plus vulnérable (malade), ce qui est un comble.
Et la population la plus fragile est encore une fois visée (comme pour le lobbying du vaccin Grippe A) : les personnes âgées de + de 75 ans se retrouvent avec des ordonnances à rallonge, certaines doses devant être doublées pour rendre au médicament son efficacité, d’autres ajoutés pour palier aux effets indésirables (où est l’économie là -dedans ?)...
Les noms, la présentation et la couleur changent, et ce régulièrement au fil des nouveaux génériques mis sur le marché, total : déjà pas aidés par une mémoire quelque peu défaillante, ils ne savent plus ce qu’ils prennent ni pourquoi, et l’effet placebo s’en trouve tout aussi embrouillé.
Cela n’aide ni à l’économie ni à la prise en charge consciente du patient dans sa démarche de soins, pris dans une spirale où il n’est même plus un consommateur averti mais un client abusé.
A noter également que cette campagne gouvernementale favorise un marché juteux pour les labos qui produisent leurs propres génériques ainsi que les Génériqueurs (entreprises spécialisées et développées pour produire ces copies), petit détail à ne pas oublier sachant qu’elle fut décidée en fin de mandat alors que Sarkozy est très proche du boss de la firme pharmaceutique Servier, mère de la filiale des génériques Biogaran, déjà leader du marché français en 2007.
Sur le prétexte d’un coût au rabais, je n’y crois pas personnellement sachant que les tarifs des médicaments et de leurs génériques sont décidés entre les big-pharma et le gouvernement. Certes certaines ont du s’aligner sur les prix des génériques pour rester compétitives mais des pays comme la France ou la Suisse ont les prix les plus élevés sur le marché européen.
C’est donc bien un choix national qui pourrait se passer du recours systématique à la copie non conforme, voire la contrefaçon.
Tout ce que j’espère c’est que ces sanctions imparables pousseront le patient à se documenter sur des soins alternatifs, mais connaissant les habitudes de gros consommateur de certains pour ces « drugs », souriant béatement d’une pharmacie un gros sac rempli à ras-bord de médocs, je me demande...