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« Informer n’est pas une liberté pour la presse mais un devoir » (1)

Les incendies de forêts se faisant attendre, les juilletistes n’étant pas encore prêts à provoquer des embouteillages monstres en croisant les aoûtiens, nos médias étaient fort marris d’avoir à rabâcher la nouvelle éculée de la limitation de la vitesse à 80, mesure annoncée depuis des mois déjà.

Par bonheur, un hélicoptère se posa dans la cour d’une prison, emporta un dangereux braqueur et, là, journaleux, médiacrates, spécialistes en hélicoptères, experts en cours de prison, docteurs en évasions, débatteurs chevronnés en faits de sociétés, matons, garde des sceaux, Premier ministre, secrétaire du syndicat de police Alliance, avocats du fuyard, défenseur des victimes, paysan ayant vu passer l’hélicoptère au-dessus de son champ, éditeur d’un livre du voyou aérien, se répandirent sur les ondes jusqu’à les saturer.

Par suite, le vide redouté étant comblé par un trop plein, il ne reste plus une seconde pour parler de l’ouvrier écrasé par une dalle de béton, ou asphyxié au fond d’une cuve, ou démembré par un mécanisme, ou pulvérisé par une explosion, ou dissout dans de l’acier en fusion, ou tombé d’un échafaudage.

Et nos médias le déplorent : les accidents du travail sont de bons sujets, spectaculaires, porteurs d’émotions, toujours accompagnés des larmes des collègues, de la famille et du voisinage. Si le mort était jeune marié et père d’enfants en bas âge, c’est encore mieux. Bien aussi le décès brutal à quelques semaines de la retraite.

Mais, que voulez-vous, plus de temps, plus de temps !

Et donc, inspecteurs du travail, délégués à l’hygiène et à la sécurité, camarades d’atelier, pompiers, Samu, médecins, chirurgiens, experts en dalles de béton, gaz asphyxiants, écrabouillage des os, acier liquide, chutes vertigineuses, sont condamnés à rester à la porte des studios. Croyez qu’on le regrette lors des conférences de rédaction, mais on est obligés de vous parler en boucles du bandit qui s’est fait la belle.

De toute façon, les accidents de travail, il y en a trop. Impossible de les évoquer tous. De plus on a remarqué que tout corps social se porte bien si le thermomètre est cassé.

Théophraste R. Directeur-adjoint du think tank pour la production d’études sur la médiatisation des canailles et des accidents (de la route).

(1) Devise du site legrandsoir.info

URL de cette brève 5871
https://www.legrandsoir.info/informer-n-est-pas-une-liberte-pour-la-presse-mais-un-devoir-1.html
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Commentaires
03/07/2018 à 13:55 par pierreauguste

Oui,mais les photos de l’hélicoptère pénétrant dans le camion ,quelle belle symbolique,autre chose que le gars juste écrasé aprés une chute "sans éclats", et puis répétitif.Combien d’accidents déjà.toujours la même histoire ,ces prolos qui meurent.Ils nous gâcheraient le dessert..... ,non tout de même,l’info reste l’info.Ouf, on se sent considéré et informé.Merci les "merdaillons".

#150090 
03/07/2018 à 20:43 par AF30

Quoique la coupe du monde, c’est pas mal non plus. Un peu gâchée quand même aux yeux des commentateurs parce qu’en Russie mais ça fait tout de même des heures et des heures de paroles qui ont l’apparence d’analyses ou d’avis.
Énorme chance cette année le tour de France vient se superposer sur le foot, alors champagne !

#150100 
04/07/2018 à 07:52 par calame julia

Une chance’ pour les sportifs : le tour de France se superspose au foot, Wimbledon idem...
Il n’y a donc de place que pour ... zut, j’ai oublié ! c’était comment l’histoire du dernier de cordée
qui s’il n’est pas là tout s’effondre...
N’y avait-il pas également une histoire de savoir discerner les nouvelles ? quand tous parlent
de la même chose....

#150105 
06/07/2018 à 22:08 par taliondachille

Y’a quand même des accidents du travail qui sont plus égaux que d’autres : un flic "outragé", un patron "séquestré", un DRH "chemisement déchiré", là c’est du lourd, ça inspire la valetaille.
En son temps, les statistiques du Plan B montraient que les accidents du travail étaient plus souvent relatés dans le Figaro que dans Libération.
Ah, le Plan B, ce sont les meilleurs qui partent... Comme il le titrait eux-mêmes sur leur dernier N° : "un journal qui meurt c’est un peu de liberté retrouvée"

#150155 
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