« Les mots sont des pistolets chargés » a écrit le philosophe Brice Parain. La formule a été reprise par Jean-Paul Sartre (fondateur de Libération, mais si madame) et elle est assez connue, même des journalistes (mais si monsieur).
Impossible donc de parier sur leur candeur quand ils utilisent, par exemple, le mot « réforme » à la place de « casse ». La réforme du Code du Travail, du Statut des cheminots….
Et pourquoi pas : j’ai réformé mon embrayage, mes lunettes, trois pattes à un canard, réforme-toi d’ici. Je vais te réformer la g…, des réformeurs cagoulés ont lancé des pavés, la Callas pouvait réformer un verre de cristal avec sa voix ?
Impossible aussi de parier sur la candeur de nos journaleux quand ils nous parlent des « régimes » chinois, russe, castriste, vénézuélien, syrien, nord-coréen, iranien, mais des « gouvernements » des Etats-unis, allemand, italien, ukrainien, français, britannique, espagnol, et, tenez-vous bien, des royaumes du Maroc et d’Arabie saoudite ou de l’Emirat du Qatar…
L’Irak est un bon exemple de la voie à prendre pour passer de « régime » à « gouvernement » (démocratique) : vous assassinez le chef du pays, vous réduisez les villes, les routes, les ponts en cendre, vous tuez des centaines de milliers d’autochtones, vous livrez la rue a des fous de dieu surarmés, rivaux et fanatisés et vous vous emparez des minerais, gaz, pétrole.
Dès lors, qui entend encore parler de « régime irakien » ?
Pour faciliter cette noble transition, les médias subventionnés nous persuadent que nos bombes libèrent chirurgicalement tandis que celle des « régimes » tuent des civils innocents, femmes, enfants, vieillards.
Théophraste R. (Futur membre de la future cellule pacifiste de l’Académie française, mais oui m’sieurs-dames).