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Sur un trait d’esprit de Winston Churchill

A la fin de sa vie, Churchill était une vieille baderne réac mais il avait conservé un humour très acéré. On se souvient de son anéantissement lors du résultat des élections législatives de 1945. Pensez donc : lui, le grand chef civil et militaire qui avait tenu tête à Hitler, qui avait refusé de plier sous les bombardements, avait été défait dans les grandes largeurs par des travaillistes qui, à l’époque, étaient 147 fois plus à gauche que ceux d’aujourd’hui, avec la mise en oeuvre de la nationalisation de grands moyens de production et d’échanges, l’instauration d’un système d’enseignement totalement gratuit, d’un système de santé également gratuit, pour ne parler que de ces avancées considérables.

Churchill l’avait d’autant plus mauvaise que lui, le héros flamboyant, avait été défait par un homme discret et apparemment sans grande envergure : Clement Attlee, son vice-premier ministre. Moins brillant que d’autres personnalités travaillistes, il dirigea néanmoins son gouvernement avec beaucoup de fermeté. Mais pour l’aristocrate Churchill (descendant du duc de Malborough, celui qui « s’en va-t-en guerre »), le petit bourgeois Attlee, pur produit de la méritocratie anglaise, était un médiocre sans contours. Il avait donc inventé, pour sa gouverne, la blague désopilante suivante :

« Une voiture vide s’arrête devant 10 Downing Street. Attlee en descend. »

Chaque fois que je vois ou j’entends Jean-Marc Ayrault, je pense à cette saillie.

Théophraste R.,
Downstreetologue de renommée mondiale.

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https://www.legrandsoir.info/sur-un-trait-d-esprit-de-winston-churchill.html
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Commentaires
13/01/2013 à 23:51 par Pierre Verhas

Les élections où Churchill a été battu datent de 1946 et non 1941. Et clement Attlee fut un excellent Premier ministre qui mena une politique vraiment à gauche.

#89730 
14/01/2013 à 00:04 par Dwaabala

Ah ! bon...

la mise en oeuvre de la nationalisation de grands moyens de production et d’échanges, l’instauration d’un système d’enseignement totalement gratuit, d’un système de santé également gratuit,

C’est donc ça, JM Ayrault ?
Je ne dois pas avoir suivi d’assez près l’actualité.
Excusez-moi, Théophraste R., il n’y a là aucun mauvais esprit à votre endroit.

#89733 
14/01/2013 à 07:41 par Bernard Gensane

Bien que Donwningstreetologue de première, Théophraste a commis une petite coquille : les élections eurent lieu en 1945 (et non 46), le 5 juillet plus précisément. Une des raisons de la nette défaite de Churchill fut le retour des soldats sur le sol natal. Les élections furent d’ailleurs légèrement repoussées pour qu’ils puissent rentrer et voter. Il n’y avait pas eu d’élection nationale depuis 1935, et le peuple se souvenait parfaitement à quel point la politique de droite des conservateurs avait été de droite. Sûr de son coup, Churchill fit à peine campagne, juste pour dire que le programme travailliste faisait penser à celui de la Gestapo. Une Kolossale finesse que peu de gens apprécièrent. Les travaillistes lancèrent une politique authentiquement keynésienne, l’ironie de l’histoire étant que Keynes n’était pas travailliste mais proche du parti libéral.
Le Service national de santé fut mis sur pied en 1946, d’après les travaux de la commission Beveridge de 1942. Dès 1942, en effet, les dirigeants anglais crurent en la victoire et réfléchirent à la reconstruction. Beveridge était un grand bourgeois influencé par les idées de la Société fabienne. Il rejoignit pourtant le parti libéral pendant la guerre. Dans l’entre-deux-guerres, il avait dirigé la London School of Economics, bastion de la pensée économique de gauche. Grâce à Beveridge, la LSE accueillit de nombreux économistes juifs allemands après 1933. En 1968, la contestation estudiantine en Angleterre fut particulièrement vive dans cet établissement.
Autres temps autres moeurs. Les gens de ma génération (et de celle de Pierre) auront connu ce bouleversement copernicien qui a porté au pouvoir les idées et de Hayek et autres "libéraux" acharnés. Les optimistes peuvent toujours se dire que ce qui a été si rapidement défait peut être refait.

#89744 
14/01/2013 à 07:50 par babelouest

Les constitutions anglaise et française n’ont pas le même âge, ni les mêmes fondements.

- en Angleterre, elle date de 1215, et le premier ministre gouverne. La reine ou le roi règne.

- en France, elle date de 1958, a été profondément modifiée de nombreuses fois au point d’en être méconnaissable, et le premier ministre dans les faits n’est que le premier des ministres, soumis comme les autres aux desiderata du président. C’est celui-là qui gouverne, même si en apparence il semble falot et effacé. Un homme redoutable, ce président, ancien "young leader" cuvée 1996.

J-M Ayrault n’est qu’un éventuel fusible, la face du monde n’en sera aucunement changée si le locataire de Matignon change - ce qui ne saurait tarder probablement.

#89745 
14/01/2013 à 07:50 par Quidam

Ce que l’on oublie aussi c’est que Winston Churchill était un alcoolique invétéré, (dixit son toubib qui était épouvanté & scié qu’il ait vécu si longtemps) un épouvantable aristocrate réactionnaire en effet & d’un cynisme que seul n’égalait celui de Joseph Staline... (Voir en particulier les ordres de bombardements de zones civiles en Allemagne & Autriche) Vraiment pas le genre de type avec qui on aimerait passer un weekend quoi !

Staline semblerait presque sympatique en comparaison !!!!

#89746 
14/01/2013 à 08:45 Maxime Vivas

Churchill a fort bien expliqué le secret de sa longévité : "
"Une pomme tous les matins
éloigne le médecin.
Surtout si on vise bien".

#89752 
14/01/2013 à 07:52 par Cunégonde Godot

« Une voiture remplie de directives bruxelloises et otanesques s’arrête devant Matignon. Ayrault en descend... »

#89747 
14/01/2013 à 08:34 par Fald

Non, Bernard Gensane, ce qui est rapidement défait ne peut pas être rapidement refait.

A mon avis, nous avons la vraie échelle de temps dans notre histoire : après 10 ans de révolution et de 1ere république, et son échec final, les Français se sont laissé refiler trois rois et deux empereurs sur les 70 ans qui ont suivi. Même lorsqu’ils ont bougé dans cette période et ont fait la 2eme république, ils ont élu un Bonaparte à sa tête, avec le résultat que l’on sait 3 ans plus tard.

Le régime de restauration actuel, commencé au début des années 80 avec le reaganno-mitterrandisme et qui a été boosté en 1989 par l’echec final du communisme, n’est pas près de tomber.

Warren Buffett et Guillaume Sarkozy se sont déjà payé le culot de dire que la bourgeoisie gagne la lutte des classes, j’ai bien peur qu’elle ne l’ait gagnée définitivement.

Je sais que sous Joffre et Foch comme sous Staline on en a fusillé pour moins que ça de défaitisme, mais tant pis.

#89750 
14/01/2013 à 08:36 par Théophraste R.

Coquille corrigée et merci de me l’avoir signalée.
Th.

#89751 
14/01/2013 à 09:39 par domi

@ernard Gensane :
Vous dites : "Les optimistes peuvent toujours se dire que ce qui a été si rapidement défait peut être refait."
Hélas non, car détruire est facile et va très vite (on le voit dans tous les pays que nous "libérons" à la manière d’Attila...)
Construire est une autre paire de manches...

Il y a sur le site de Preve un interview de lui (en Italien) où il parle du sentiment d’inutilité dans notre société, dû au fait que le capitalisme ne cherche plus à produire, mais à se débarrasser de la machine de production, des ouvriers et des peuples superflus. Il prévoit un nouveau type d’esclavage, celui des gens à qui on accordera des subsides pour survivre (en fait le statut de la plèbe romaine), et enfin que l’après-euro sera un nouvel après-guerre.

#89755 
14/01/2013 à 11:41 par CN46400

@ fald,

Faudrait pas oublier Tatcher dans vos prières....ni le fait que Churchill fût, par la bourgeoisie britannique, appellé en 40 pour remplacer le munichois Chamberlain. Ce qui a déjoué quelque peu les plans de Hitler qui comptait additionner (Rudolf Hess) le popentiel militaire anglais au sien et au français (récupéré intact en juin 40) avant d’attaquer l’URSS !

#89758 
14/01/2013 à 13:17 par Cunégonde Godot

Hé les gars ! Il ne s’agit pas de la politique de Churchill, Atlee, Thatcher (pas directement) dans cet article, mais de celle de Super-Ayrault. C’est bien la photo de cet immense "socialiste" qui illustre l’article, non ?...
Super-Ayrault est "premier ministre" de la Ve République pour la galerie, mais dans les faits, il est seulement sous-gouverneur de la France, entité géographique située dans l’Union européenne. Super-Ayrault, immense "socialiste", n’est qu’un exécutant des basses oeuvres de l’ "Union" germano-américaine aussi appelée Europe. D’ailleurs, il faudrait que M. Mélenchon autre "socialiste" célèbre cesse de gémir et de critiquer ses collègues qui ont, comme lui, tant et tant désiré (avec ferveur !) cette ultra-libérale "Union"...

#89763 
14/01/2013 à 13:49 par latitude zero

"Une pomme tous les matins
éloigne le médecin.
Surtout si on vise bien".

Il y a aussi la tomate qui éloigne le politicard.
Conclusion :
Munissez vous toujours de " 5 fruits et légumes par jour "

#89766 
14/01/2013 à 18:41 par cassiopea

Cher Théophraste, vous m’avez bien fait rire avec votre nouvelle fonction de Downstreetologue. Excellent !

#89776 
14/01/2013 à 19:10 par Byblos

Quand domi écrit : « ...on le voit dans tous les pays que nous "libérons" à la manière d’Attila... », je ne sais s’il réalise à quel point il a raison.
Attila était européen. Les plus grands prédateurs de toute l’Histoire de l’humanité appartiennent à ce continent.

#89777 
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