Dans un hémicycle vociférant alors qu’Adrien Quatennens va intervenir sur les retraites, Emmanuelle Ménard a pris sa défense.
Pourquoi la députée de l’Hérault a-t-elle fait cela ? A vrai dire, elle ne pouvait aboyer avec le meute à propos d’une gifle sans désavouer son mari qui a exprimé des opinions plus qu’effrayantes (1) sur la torture, la peine de mort, le terrorisme (les tueurs de l’OAS : « Je les admire »), l’égalité hommes/femmes, le respect des femmes (sur une journaliste de France Inter : « C’est un faux-cul, c’est une conne ») .
Alors, hein, les Ménard, ça a intérêt à relativiser.
Depuis son banc d’exil, Quatennens peut apercevoir un homme accusé de multiples viols, un autre d’avoir échangé l’octroi d’un appartement contre une gâterie. Bientôt peut-être il verra un ex-député LREM qui envoya dans le coma à coups de casque un autre député et qui est aujourd’hui candidat à des élections partielles le 2 avril prochain. Et qui, s’il est élu, s’assiéra tranquillement sur son banc, sans huées, sans que Sandrine Rousseau quitte l’hémicycle, sans que la séance soit interrompue. Parce que sa victime était un homme ?
Quant à l’agresseur sexuel qui essaya par la force d’introduire son sexe dans la bouche d’une femme de chambre dans un Sofitel de New York, jamais, nulle part, où qu’il se produise, il ne subira une bronca comme celle que les députés infligèrent à Quatennens.
Par pitié, lectrices, lecteurs, ne venez pas ici ergoter que, bon, d’accord, mais une gifle c’est mal, faut pas... Tout le monde le sait et le dit, y compris Quatennens.
Théophraste R. D’accord avec Brassens : « Ça n’fait rien, nous vivons un temps bien singulier ».
Notes
(1) Voir le petit livre de Maxime Vivas : « L’irrésistible déchéance de Robert Ménard », 66 pages, 7 euros, éditions Arcane17, août 2013.
(2) Alors qu’il a été un des artisans majeurs de leur élection aux côtés de Mélenchon, nombre de députés de LFI et de la NUPES se taisent ou le condamnent. Mais Mélenchon l’a défendu sur BFM dans un bouleversant plaidoyer.