Depuis le début de la semaine, vous avez été près de 16 000 en moyenne à lire quotidiennement les articles du Grand Soir, directement sur ce site.
LGS ne peut pas compter le nombre de lectures des articles repris sur les réseaux sociaux ou par d’autres sites d’information français (ou étrangers après traductions). L’article le plus lu depuis 2004 l’a été plus de 100 000 fois sur le site.
Je parle bien ici de nombre de lecteurs et pas de nombre de clics. Si vous cliquez 10 fois depuis le même ordinateur, le compteur repère votre IP et compte 1.
Le Grand Soir a pu enregistrer plus d’un million de visites un certain mois et pourrait se glorifier d’avoir jusqu’à 1 million de lecteurs/mois s’il accordait quelque crédit à la méthode qui consiste à comptabiliser le nombre de clics. Avec ce mode-là de comptage, si vous venez 10 fois sur un site, le compteur enregistre 10 lecteurs de plus car cela signifie que vous avez vu 10 fois sa pub. Et c’est ce qui compte pour les annonceurs. Ainsi, un site peut comptabiliser 16 000 visites/jour qui représentent peut-être 1 600 personnes différentes et pas plus.
Ce système de comptage produit des effets pervers :
1- il pousse le site à rechercher le buzz par des article privilégiant les faits divers bien croustillants, le sexe, les polémiques.
2- les lecteurs sont encouragés à poster beaucoup des commentaires, et si possible à se chamailler. Si la querelle et les mots échangés sont vifs, le débat va durer, entraîner dans la mêlée de nouveaux contributeurs et... chauffe le compteur ! Cela donne des avalanches de « commentaires » tels que : « Va apprendre à lire », « abruti », « abruti toi-même », « facho ! » etc. Clic, clic, clic, clic.
Vous savez que LGS refuse de publier des faits divers racoleurs et des pugilats entre lecteurs.
Autres proies rentables pour les amateurs de clics à tout prix : les hommes politiques. Jean-Luc Mélenchon est ce qu’ils appellent « un bon client ».
Ecoutons-le : « Car mon nom, ce sont des clics de plus sur une page comme me l’a expliqué un de ces gestionnaires de site. Les clics doivent correspondre à un nombre de vues garanties aux annonceurs. Sitôt que le nombre de clics baisse, il faut un buzz pour faire repartir les clics ».
Raquel Garrido qui sort (provisoirement) d’en prendre appelle ces gens-là des « putes à clic ».
Théophraste R. (Professeur de journalisme à Sciences-pro. Cours : « Clics partout, vérité nulle part »).
PS. Marthe Richard n’a pas connu les lupanars qui vérolent Internet.